Les fantasmes est un film à sketch retraçant l’un après l’autre les fantasmes hors du commun d’une poignée de couple. Naturellement et avec un postulat comme celui-ci, les situations semblent logiquement orienté le film vers le ton de la comédie.
On ne va pas se mentir, j’ai passé un agréable moment devant ce film. Pour une comédie en revanche c’est un peu légé et pour du cinéma ça l’est encore plus.
Car il faut bien savoir une chose… sous ses allures de petits films à sketchs à la comédie française touch, le film cache en lui, je trouve, un arrière goût très triste, presque tragique. On ne ressort pas du film en étant heureux mais plutôt en étant en peine. Peut-être est-ce un sentiment d’empathie, on y reviendra plus tard… mais peut-être est-ce un sentiment de manque. Et ce sentiment est omniprésent, au sein même du long-métrage. Ce sentiment de manque est communiqué chez le spectateur par bien des manières. Tout simplement, pour une comédie, le rire ne survient qu’à de rares fois. Également, les sketchs ne semblent pas finis, on voit bien en quoi ils s’illustrent en fin mais on sentait qu’on pouvait continuer sur autre chose derrière. Un sentiment très amer en somme qui va de pair avec une écriture souvent mesquine et un peu pessimiste. Aussi et surtout, les fantasmes ne semblent pas compris des autres, souvent rejetés, pas acceptés. Et il faut bien l’avouer, c’est assez triste voire cruel. En ça, le film est bon, on plonge d’office en empathie avec les couples, on partage leurs peines, leurs doutes et libre à nous de les comprendre ou non. Après certains méritent leurs malheurs mais d’autres non, c’est souvent bête et méchant mais pour autant ça n’est pas préjudiciable et ça ne porte pas atteinte à l’œuvre, ça lui donne un cachet en plus.
Cependant et il faut revenir dessus, le sentiment de manque s’illustre aussi d’une autre manière. Et pour un cinéphile, ce manque s’illustre aussi derrière la caméra.
Car oui, c’est extrêmement faible. C’est réaliser de manière bateau, sans ambitions, c’est très fonctionnel. Les seules bonnes idées du film sont ces synthés qui expliquent les pathologies des couples et les transitions entre les sketchs. Sinon rien. C’est affligeant de médiocrité. Triste aussi de voir des splitscreens du plus mauvais goût pour un sketch. Il y a aussi cette transition en iris sympathique mais qui ne fait pas de vagues et c’est un peu tout pour illustrer les ambitions démesurées de la mise en scène. Non vraiment c’est assez triste à constater et ça déçoit même beaucoup tant on aurait pu accentuer des sentiments de malaise ou mieux encore, donner un vrai tempo comique.
On est décidément passé à côté de quelque chose. Dommage, qui plus est on arrivait à ne pas tomber dans la moquerie insipide des couples, on sentait qu’on voulait vraiment s’intéresser à eux, sans pour autant les juger. Ça manque simplement de cinéma. On peut toutefois remercier le film d’être plutôt léger malgré tout, peut-être est-ce la marque de la comédie française bien franchouillarde gonflée de vide mais ça n’est jamais graveleux.