Je dirais que dans le titre, tout est dit : le film parle de six histoires, et autant de fantasmes.
Il faut féliciter les frères Foenkinos d'avoir su éviter le principal piège que le film tendait : à savoir que ça n'est jamais cochon, c'est tout à fait soft. Quant aux choix des fantasmes proposés, j'avoue que là, je suis très surpris, car je n'en connaissais pas vraiment. Comme celle de la mort, celle d'être excitée par des larmes, ou l'abstinence sexuelle qui peut être une jouissance en soi, ce qui m'échappe. Comme beaucoup de choses d'ailleurs... Par contre, je connaissais le désir de se voir après s'être fait filmer, celle de jouer un rôle ou de fantasmer la soeur de son ou sa compagne.
Comme tout film à sketches, le résultat est mitigé. Autant celui sur le jeu de rôles est amusant (Denis Podalydès et Suzanne Clément) ou le dernier qui parle de voyeurisme, certains sont vraiment dégueulasses, et ne m'ont pas fait rire ou sourire une seconde. Comme l'histoire où une femme, jouée par Céline Sallette, dit avoir un cancer à son compagnon (Nicolas Bedos, calamiteux), exprès pour voir sa réaction et qu'il pleure à chaudes larmes, ce qui va la faire monter d'excitation. Ou alors Carole Bouquet et Monica Bellucci qui grimpent aux rideaux en apprenant à des personnes âgées dans un centre hospitalier qu'ils vont mourir. Je ne juge pas les fantasmes en eux-même, mais la manière dont c'est raconté, c'est dégoutant.
Je sauve les transitions entre les sketches, qui sont souvent bien emmenées, comme un fondu à la veste (oui, faut comprendre), bien que les personnages ne soient pas liés, et le côté pète-sec de Karin Viard, une professeure dont la sextape va être malencontreusement balancée sur le net et qui va en tirer profit en devenant, avec son Jean-Paul Rouve de mari, des équivalents de Jacquie et Michel.
J'avais un souvenir consterné de la promotion qui vendait le film comme quelque chose de chaud, comme si ces fantasmes-là étaient ceux de la population. Alors que si je regarde une simple recherche google, journalisme total, ça me semble bien autre chose, chez l'homme et la femme. Je n'irais pas jusqu'à dire un coup pour rien, mais l'envie y est...