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Je règle mon pas sur le pas de mon bourreau

Présenté en ouverture de la Semaine de la Critique à Cannes, ce premier long-métrage de fiction de Jonathan Millet s'avère être une bien belle réussite et un film des plus immersifs.


Se situant entre le drame humain et le film d'espionnage (m'ayant d'ailleurs rappelé le «Munich» de Spielberg par certains de ses aspects), «Les Fantômes» est l'histoire d'un traumatisme et d'une obsession.

La traque incessante d'un bourreau par l'une de ses victimes, pour rendre justice à celles et ceux qui ne sont plus là, tombés sous les coups du régime répressif et criminel de Bachar el-Assad.


Cette traque est dépeinte de manière originale par le biais d'une mise en scène privilégiant le sensoriel aux flash-backs habituels pour dresser peu-à-peu le portrait d'un homme qui a commis bien des atrocités sur Hamid et beaucoup d'autres, et ce sans jamais montrer son visage. Le son de sa voix, son odeur, sa douleur à la main droite : chaque indice rapproche Hamid un peu plus de la vérité et de son but.


Entre tension et émotion, le magnétique et talentueux Adam Bessa (Tyler Rake) arrive très bien à nous faire ressentir cette quête obsessionnelle.

Tout est vu à travers ses yeux (la silhouette de dos de son bourreau, dont il suit les faits et gestes) renforçant encore un peu plus ce ressenti immersif et émotionnel qui se dégage du film (notamment lors de l'écoute des enregistrements d'anciens prisonniers et des sévices qu'ils ont subi, qui font remonter en lui des souvenirs très douloureux), comme si Hamid ne vivait plus qu'à travers le regard qu'il projette sur l'autre, et que cette détermination désespérée finira par le dévorer.


Malgré quelques petites scènes pas forcément indispensables dans le cheminement du récit, un thriller dramatique d'une belle maîtrise et questionnant intelligemment le rapport au traumatisme, à la résilience et à la justice, personnelle ou collective. 7,5/10.

Raphoucinevore
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le 10 juil. 2024

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