Ça sniffe et ça baise sec chez les marionnettes
Allez on avale la déception du Hobbit une bonne fois pour toutes et on va explorer un pan de la carrière de Peter Jackson assez méconnu du grand public c'est-à-dire sa période pré-Seigneur des anneaux. De réputation je savais que PJ n'était pas un être sain à ses débuts et Meet the feebles me semblait être une étape de choix pour approfondir ma découverte du cinéaste qui m'a botté le cul quand j'ai reçu cette trilogie mythique du Seigneur des anneaux en DVD lorsque j'avais dans les 14 ans. Bien entendu, Meet the Feebles est complètement différent, un objet filmique délirant mettant en scène des marionnettes plus dégueulasses les unes que les autres dans une oeuvre jusqu'au-boutiste. Car ce qui est bien avec ce film, c'est que ça assume sa connerie du début à la fin, on a le droit à un joyeux bordel maniant habilement l'humour noir et l'art du mauvais goût. Les personnages sont variés et bien horribles, que ce soit dans leur forme ou dans leur caractère. Un phoque manipulateur directeur de troupe qui aime recevoir sa maîtresse sous le bureau, un rat réalisateur de films pornos, un lapin baiseur qui chope une cochonnerie, un vétéran du Vietnam addict à la drogue, une mouche à merde journaliste (belle métaphore de la presse à scandales)... Jouissif quoi! Ca fait du bien de voir autant d'anti-héros au service de cette histoire, avec en prime une romance à l'eau de rose bien ironique entre un hérisson et une petite chienne (pas dans le sens pornographique du terme). Du bonheur sur pellicule.
Peter Jackson était quand même sacrément burné de pondre un film de marionnettes aussi crade et pervers. Drogue, cul, pornographie underground, gore, tout y passe. On a le droit à un film décalé bien généreux même si je lui reproche tout de même un peu d'inégalité, certaines séquences étant plus délirantes que d'autres. Les 15 dernières minutes sont en revanche absolument géniales, une conclusion haute en couleurs! J'apprécie beaucoup ce film au mauvais goût prononcé et assumé de bout en bout. J'aime aussi cette vision ironique du monde du spectacle qui demeure bien jouissive. Une dénonciation des travers de ce qui se passe en coulisses. En bref un bon délire très drôle qui, bien qu'assez inégal sur la durée, reste un pur moment de plaisir coupable et un divertissement de qualité. C'est trash, malsain et c'est ça qui est bon. Je sens d'ores et déjà que Braindead va me plaire!