J'en attendais beaucoup de Noémie Merlant car j'aime beaucoup cette personne, mais j'ai vraiment pas aimé.
Je vais commencer par le positif au lieu de répandre mon fiel de prime abord
Oui pour la proposition intéressante
Oui pour la façon de filmer l'immeuble/ les balcons / la scène d'ouverture en drone
Oui pour la scène de fin où elles se baladent seins nus comme si c'était normal, comme le font les hommes en plein été, torse-poil tout le temps.
Oui pour la chanson Down in Mexico
C'est tout
Je le conseille pas du TOUT si les scènes d'abus sexuels te trigger (la scène du vi0l conjugal m'a personnellement perturbé car je l'ai trouvé vraisemblable et réaliste)
Et justement ce qui a pas fonctionné POUR MOI c'est ce côté très vraisemblable et plausible des agressions / vi0ls / scènes gênantes : celle de la fête chez le photographe dans laquelle il est archi séducteur prédateur = j'ai trouvé ça réaliste VERSUS le côté pas vraisemblable du tout de tout le reste, exemples :
- Des traits d'humour qui n'ont rien à faire là pour moi (la scène où Élise fait de l'aérophagie (le fait qu'elle pète est son comique de répétition j'ai trouvé ça affligeant. Genre la fin où son mari la harcèle littéralement, il HURLE son prénom, la scène est réaliste et violente d'agressivité/ de possessivité de l'homme sur Élise etc et elle elle pète mais pardon ? Ça c'est drôle ?
- la scène du ROCKING CHAIR. Gênant : Évidemment prendre du plaisir sur un rocking-chair ZERO soucis. Elles sont deux, chacune sur un accoudoir. C'est cool de représenter 2 femmes ayant du plaisir ensemble. Jusque là OK.
Mais comment c'est filmé et les gros plans "d'extase" sur les visages M-D-R (je crois que c'est censé être drôle mais encore une fois, pour une fois que 2 femmes sont représentées ensemble bah autant le faire sérieusement et pas avec ce comique ?)
+ l'aspect : elles sont sur un balcon. Je veux bien "libération sexuelle tout ça" mais c'est pas une raison pour confondre "avoir des plaisirs sexuels libérés" et "avoir des plaisirs sexuels libérés EN L'IMPOSANT POTENTIELLEMENT à tes voisins d'en face ?!" je trouve que d'un point de vue féministe, c'est une très mauvaise lecture de la libération sexuelle, c'est pas ça, pour moi, la libération sexuelle. Oui, y'a un rapport à la nudité intéressant dans le film, le fait qu'elles soient torse-nu à la fin etc, ça ok. Oui le fait qu'il y a ait une cam-girl en perso principal c'est super intéressant. Donc : oui parler de sexe, de nudité, de travail du sexe, mais pas oui pour avoir des rapports sexuels sur ton balcon. C'est à côté de la plaque pour moi, genre complètement.
En fait désolée (enfin non pas désolée) mais j'ai AUCUN second degré quand y'a une scène d'agression / d'engueulade agressive d'un homme sur une femme. Mettre de l'humour à cet endroit ? Bah bof.
Et j'ai trouvé ça mal joué, genre vraiment. (J'ai bien aimé le perso de Ruby par contre)
Et sinon casting très blanc (oui je sais Ruby c'est Souheila Yacoub mais très white passing dans le film du moins). Je dis ça parce que Denise, la dame noire du début je pensais qu'elle aurait plus de place dans le film mais elle finit en prison, super.
Et le ptit gars de la fin aussi. Je sais pas comment tourner cette phrase. Genre c'est un ptit gars de ptetre 16 ans torse poil a chiller tranquille sur les bords de mer comme un jeune homme lambda et pouvant être perçu comme arabe, du moins "non-blanc". Et les nons blancs se coltinent énormément de racisme et de clichés, notamment les jeunes arabes. Et je trouve que sa scène démarrait bien et que c'était l'occasion de démonter des clichés et que nenni il n'en a rien été. Ça m'a frustré. (Il a tenté de freiner Paul de harceler Élise, d’arrêter d'être un "forceur" et c'était bienvenu, puis Paul dit "mais c'est ma femme" donc ce jeune gars l'a encouragé à la poursuivre coûte que coûte vu que c'est "sa femme". )
Je trouve ça dommage, au delà du dommage même, peut être un peu limite aujourd'hui non? quand des perso non blancs, homos, trans, enfin, des persos qui ne sont pas des hommes hétéro cis blancs (ou des femmes blanches) existent, ont des rôles, mais des rôles d'arrière plan aucunement mis en avant, ou avec des destins tragiques (cf Emilia Perez)