"Femmes de la Nuit" ne correspond guère à l'image que l'on a de Mizoguchi à travers ses principaux chefs d’œuvre des années 50, si ce n'est son thème : le mal que la société des hommes fait aux femmes. Formellement, on est loin de la sidérante beauté que l'on attache généralement à son nom, et l'on sent bien que la tentation du néo-réalisme naissant à l'époque travaille un artiste désemparé par le chaos social du Japon en ruines. Pourtant, c'est la scène finale, grotesque délire expressionniste de corps en transes dans un cimetière chrétien, avec image de la madone en sus, qui restera sans doute la plus frappante de ce mélodrame plus noir que noir.
[Critique écrite en 2008]