Il y a du clown triste dans ce film. Ne connaissant pas le réalisateur, je me suis posé la question à un moment de savoir si l'acteur principal n'était pas le réalisateur lui-même dans une sorte d'auto-ironie très réussie et un rapport au monde qui peut rappeler Elia Suleiman. La comparaison, cependant, s'arrête là.
Le style et le ton ici sont épurés à l'extrême et à part une séquence de rêve (très drôle) ne se permettent aucune incartade dans des tons différents, poétique (visuel) ou symbolique mais tâchent de coller à un réel gluant et maladroit à l'image de son personnage principal qui élève la maladresse et la naïveté à des formes de qualité très intéressantes...
La narration répétée presque en double du film ajoute encore à un comique infusé à tous les rapports, à ce portrait en creux de rapports qui risquent à chaque moment de l'être eux-mêmes mais que Hong Soo sauvent de leur misère, réussissant à faire de ces rencontres festivalières d'un soir toujours au bord d'une superficialité abyssale une forme de discipline du risque... ce n'est pas rien.