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"If I am wrong, I'm insane... but if I'm right, it's even worse than if I was wrong."

L'idée qui sous-tend "The Stepford Wives" est assez séduisante, à mi-chemin entre le parti pris de science-fiction et l'audace du film d'horreur mesuré. 20 ans après la première version (celle de Don Siegel) de "Invasion of the Body Snatchers", Bryan Forbes propose une relecture de ce récit dans un cadre très différent, comme si la composante SF avait été altérée et ne portrait plus sur des envahisseurs extra-terrestres mais sur une menace intérieure, se matérialisant de manière très diffuse au sein d'une petite ville américaine.


Le tableau dressé de cette communauté, lorsque le couple décide de quitter New York pour cette région du Connecticut, n'est pas du tout repoussant dans un premier temps : on nous le décrit comme une ville modèle, tout est propre, tout semble couler aisément, chacun reste à sa place (une norme cauchemardesque en un sens, mais ce n'est pas le propos du film). Il faut attendre un peu pour voir pointer les premières dissonances : bizarres ces femmes entièrement soumises à leurs maris paresseux, totalement dévouées aux tâches ménagères, totalement désintéressées sur le plan culturel et intellectuel. Bon, mine de rien, même si le sujet est peu commun, on se doute assez vite de quelle anguille sous quelle roche.


On le voit venir, l'emprise de la caste masculine, avec des hommes contrôlant tout et formant une image stressante de l'american dream exclusivement au masculin. Dommage que le film manque de souffle, d'interprétations solides, d'ambitions esthétiques : le substrat pour une critique de la société américaine au travers de ses banlieues "parfaites" est là, il ne manquait pas grand-chose pour concrétiser le geste. Le final est presque excessif dans ce qu'il montre très ostensiblement, un excès d'explicite avec toutes ces femmes qui se disent bonjour poliment dans un supermarché (c'est un drôle il faut le reconnaître). Une réalisation moins molle qui aurait mieux travaillé la surprise et mieux décrit l'oppression avec plus de profondeur, et on imagine quel film cela aurait pu être.

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le 8 juin 2023

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Morrinson

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