Trop gentil, trop mièvre, trop peu crédible pour que son message passe
Que dire d'un film comme Les Femmes du 6ème Étage ? Qu'il est pétri de bonnes intentions ? Soit. Qu'on ne peut être que touché par cette histoire de nanti (Luchini), qui découvre l'existence misérable des femmes de ménage espagnoles ? Également.
Mais bonnes intentions ne veut pas dire bon film. Les Femmes du 6ème Étage est trop gentil, trop mièvre, trop peu crédible pour que son message passe... On s'interrogera peut-être dans vingt ans sur cette étrange propension au conformisme qui envahit le cinéma français des années 2000. Cette impression tenace de se retrouver devant une dramatique de France 2... A part Desplechin, Amalric, qui secoue le cinéma hexagonal aujourd'hui ? Quelque soit le type de cinéma, comédie, ou drame (à part peut être celui du film de genre (Horreur, zombies et action)), on a l'impression tenace de se trouver devant les Dossiers de l'Ecran
Philippe Le Guay a lui l'intelligence de déplacer l'intrigue en 1962, quand l'avant-garde de l'immigration était féminine et espagnole. Malin, car on ne peut s'empêcher de transposer la situation, vers celle, actuelle, des maghrébins, africains, et autres chinois en situation irrégulière... Mais contrairement à Mad Men, il ne profite pas de ce décalage pour accentuer son récit, vers plus de drame ou plus de comédie.