6e étage et septième ciel
Mieux vaut sans doute ne pas trop entendre parler d'un film, surtout quand tant de critiques sont aussi élogieuses.
Alors certes ce bourgeois coincé des années 1960 qu'est Luchini, à défaut d'être parfaitement crédible est attendrissant, et sa transformation en homme de coeur a de quoi nous réjouir, mais aucune surprise : tout est attendu et très convenu y compris dans la représentation un peu cliché mais gratifiante de ces bonnes espagnoles débordant de vie et de naturel, mues par les mouvements d'un coeur qui bat au rythme d'une vie dure marquée par l'entraide et les plaisirs simples .
Leurs patronnes, ce sont ces dames artificielles figées dans un mode de vie réglé au millimètre près, Sandrine Kiberlain en tête, épouse bridée par les convenances, rougeurs de vierge effarouchée qui crève d'envie(s) mais n'ose pas, séduite à son corps défendant par la joie de vivre, la chaleur et l'enthousiasme naïfs de ces femmes du 6e étage.
L'univers du coeur contre les valeurs de classe et de l'argent, tout un monde que Monsieur Joubert va entrevoir puis découvrir, d'abord interpellé, troublé, ému, voire fasciné par la douceur et la grâce de Maria, bien loin des préjugés de classe qui régentaient sa vie.
On sourit plus qu'on ne rit devant cette comédie sympathique parfois caricaturale mais consensuelle, jouée par de bons comédiens, tout en regrettant un peu, et ce, malgré le beau regard plein d'émotion de Maria, ce happy end annoncé aux allures de conte de fées : un divertissement agréable et de bonne facture, pas un grand film.