Qui dit roman historique de cape et d'épée dit Les Trois Mousquetaires d'Alexandre Dumas !
Combien de générations d'enfants ont rêvé en lisant les aventures de D'Artagnan et de ses trois amis chevauchant et bataillant pour la Reine et le Roi, pour défendre la belle Constance et lutter contre le machiavélique Cardinal de Richelieu.
Qu'importe en effet qu'Alexandre Dumas ait parfois donné une vision un peu approximative de l'histoire de France, opposant les gentils et les méchants de façon définitive.
Au fil des années, l'histoire sera reprise et illustrée via films, séries, dessins animés, bandes dessinées et pièces de théâtre, faisant du roman d'Alexandre Dumas un pilier de la culture française.
Les Trois Mousquetaires accompagnent toute l'histoire du cinéma, depuis ses débuts, avec un court-métrage, Les Mousquetaires de la Reine, réalisé par Georges Méliès en 1903 puis au fil des années, passant du muet au parlant, de l'adaptation du roman à ses suites, du sérieux au plus ou moins parodique.
Ils inspireront toutes sortes d'histoires, parfois adaptées des romans où ils apparaissent comme Le masque de fer (L'Homme au masque de fer, 1998), ils traverseront les siècles pour rencontrer Zorro ( Zorro et les Trois Mousquetaires), connaîtront des aventures érotiques ( Les aventures érotiques des Trois Mousquetaires, 1992), seront remplacés par leurs laquais maladroits (Les trois Louf'quetaires, 1938), appeleront un ami à la rescousse ( Le cinquième Mousquetaire, 1979), seront aidés par la jeune génération (La Fille de D'Artagnan, 1994)...
Certaines interprétations marqueront plus le cinéma comme celles de Douglas Fairbanks, Gene Kelly ou de Gérard Barray.
Bernard Borderie ouvre, avec Les Trois Mousquetaires, une série de réalisation de films et séries historiques qui feront et font encore les beaux jours de la télévision française, au fil de leurs rediffusions plus ou moins régulières dont Pardaillan et la série des Angélique pour le Cinéma, Les Mohicans de Paris, Gaston Phoebus et Ces beaux messieurs de Bois-Doré, pour les feuilletons historiques.
La version présente est divisée en deux époques, ce qui permet de représenter de façon assez complète les principales péripéties du roman.
Le premier film, intitulé Les ferrets de la Reine, raconte l'arrivée d'un jeune noble gascon à Paris, où il rêve de devenir Mousquetaire du Roi Louis XIII. Dès son arrivée, il se retrouve avec trois duels en une journée, ce qui réduit fortement ses chances de survie et son avenir. Ses adversaires se trouvent être les trois plus braves Mousquetaires du régiment, Athos, Porthos et Aramis. Les duels étant interdits, nos quatre héros se retrouvent à se battre contre les gardes du Cardinal de Richelieu...et le duel se termine en rires et démonstrations d'amitié.
Nos héros rencontrent alors l'Histoire de France, celle vue par Dumas bien sûr, où se mêlent complots, histoires d'amour et guerres.
Lors d'une visite à la Cour de france, le premier Ministre d'Angleterre, le Duc de Buckingham est tombé amoureux de la Reine Anne d'Autriche. Afin de la revoir, il se rend secrètement à Paris et se déclare. Imprudemment, la Reine offre au Duc ses ferrets de diamants, cadeau de son époux. Le perfide Cardinal veut profiter de l'occasion pour perdre la Reine. Il est temps pour nos amis de sauver la Royauté.
La version de Bernard Borderie séduit tout à la fois par sa reconstitution de l'époque et par son brillant casting.
Gérard Barray, habitué des films historiques est très à l'aise pour chevaucher et ferrailler avec une bonne humeur quasi constante, incarnant un sympathique D'Artagnan. A ses côtés, trois excellents acteurs, Georges Descrières en Athos, Jacques Toja en Aramis et Bernard Woringer en Porthos, participent avec entrain à l'aventure.
On retrouve avec plaisir d'autres figures bien connues , Jean Carmet en Planchet, Daniel Sorano en Richelieu, Perrette Pradier en Constance et Mylène Demongeot en Milady.
L'équipe du film va poser sa caméra dans de nombreux lieux, permettant aux amoureux des jolis coins de France de reconnaître, notamment, les villes de Pérouges, Montbard et Semur-en-Auxois, les châteaux de Fontainebleau et de Guermantes ou encore Fort-la-Latte.
Le film se suit avec plaisir, on rit à certaines naïvetés de l'histoire, aux scènes de bagarres parfois un peu lourdes et assez artisanales - sauf quand Guy Delorme est de la partie - et un rythme parfois un peu "bande dessinée". On est dans du vrai cinéma populaire d'antan, fait pour le divertissement seul, sans recherche de message profond. Pourquoi ne pas en profiter pour rêver un peu !