C'est toujours avec envie que je vais voir un nouveau Aki Kaurismäki, parce que je continue à aimer son style reconnaissable au bout de vingt secondes, ses histoires d'amour improbables, ses personnages qui feraient passer ceux de Dreyer pour de joyeux drilles, ses bars enfumés où la musique remplace les conversations, sa tendresse derrière la froideur, sa façon de rire pour ne pas pleurer.
Alors on pourrait dire qu'il y a rien de nouveau sous le (non) soleil, qu'on est en terrain plus que connu, pour certains certainement trop, et pourtant à titre perso j'ai adhéré une fois de plus, parce que je ne me lasserai jamais d'observer les regards de ceux qui chez lui tombent amoureux, d'attendre ses petites touches d'humour à froid. Et puis il y a ces détails qui montrent une certaine évolution chez l'homme/cinéaste : une manière de lier alcool et dépression, de refuser que son cinéma soit hors sol en rappelant en permanence ce qui se passe actuellement en Ukraine. Et puis il y a la déclaration d'amour au septième art qui est partout, de la salle, lieu de rendez-vous, aux affiches en passant par un instant drôlatique où des spectateurs comparent Godard et Bresson au "The Dead Don't Die" de Jarmusch.
Bref c'est le même Aki, mais pas tout à fait...