-Un film d'auteur d'Aki Kaurismäki. C'est drôle les films de Kaurismaki, on dirait qu'il va aux putes chaque matin avant de venir au tournage, tellement ses films sont vides de tout désir, dépouillé de tout "élan lyrique", même les moignons de lyrisme il les découpe car il sait bien cet homme intelligent que le diable se cache dans les effets ! Il coupe le mal à la racine en somme et il fait bien : Il en reste que ses images sont d'une essence pure et concentrée (Dans ce film, il n'y'a pas une seule image superflue, pas une seule !!!). C'est ça que j'aime chez ce cinéaste au fond, il dissocie le plaisir et le boulot : il y'a des choses à faire, pas 92332 mais une ou deux, juste une ou deux, il le fait, et il s'en va, et c'est fini, basta cosi, il ne joue jamais avec les images, parce qu'on ne joue pas avec le feu ! En revanche, il joue avec leur composition et leur structure, et c'est tout à fait ce qu'il faut faire. En somme, il s'amuse à un jeu propre et pur, et c'est un fait, et ça a été toujours ainsi.
-Ce que fait Kaurismaki : Filmer de façon complètement pure un monde décadent. Donc, contradiction, donc, recherche, donc, finesse d'esprit, donc, art.
-J'ai trouvé ce commentaire sur internet écrit par quelqu'un : "Dans les films d'Aki, tu sais exactement ce que tu vas trouver et c'est exactement ce que tu voulais trouver, pas d'artifices, pas d'extravagances ni fausses prétentions et tu y prends du plaisir comme si c'était la première fois, à chaque fois l'émotion est la même et la satisfaction est à chaque fois accrue parce qu'il fait la même chose mais à chaque fois en mieux." Je quote parce que je ne peux pas dire mieux, ce film est, dans son genre, parfait, tout simplement, et en tous points, donc, 10/10 me semble pleinement mérité, et il serait même bien malavisé de ne pas mettre cette note quand on voit le niveau des autres films d'auteur.