Le délire de gens paumés qui se rencontrent une nuit et tombent amoureux à de quoi faire rêver dans l'idée, surtout à Helsinki. Cependant il a trop de problèmes pour ça marche.
Le premier est que ce film est bien trop cinématographique pour que j'y crois, on me ne montre pas deux histoire qui se croisent, on met en scène ces histoires. J'entends par là la construction du film. Il y a trop de parallélisme entre les deux personnages, tout le temps, trop de "coïncidences" qui font rouler des yeux tellement c'est bête (sérieux, perdre le numéro de la meuf DANS LA MINUTE après qu'elle l'ait donné ?). On a donc deux personnages quasiment identiques, qui ne paraissent en rien réel, qui évoluent dans une histoire trop scriptée.
Quant au fait que les personnages ne paraissent pas réel, c'est que non seulement leurs interactions en elle-même sont peu crédibles, coupées de blagues qui ne font rire que les vieux grabataire venus se distraire au cinéma du coin (c'est véridique hein voilà faut le savoir) et de références à Godard sans fondements. Mais surtout leur interactions sont beaucoup trop courtes, à aucun moment on le sent le malaise lors du diner, on ne sent pas l'amour censé naitre entre les deux. (A ce sujet je me suis demandé si ce point n'était pas volontaire, que les personnages n'étaient finalement pas amoureux mais juste en détresse mais vu que tout le film est comme ça, je me dis que non). Pas de complicité entre eux, pas de compassion sur leur situation de prolétaire commune. Les deux autre gens qui les accompagnent au karaoké d'ailleurs on se demande bien ce qu'ils foutent là.
En fait c'est un film déclaratif, de principe, il pense que montrer 20 secondes de malaise suffit à l'installer, montrer 20 secondes de Anse entre train de mettre des étiquettes dans une supermarché suffit à faire ressentir sa situation. D'accord on voit qu'elle est ultra pauvre mais à quel moment cette misère devient-elle un enjeux ? Jamais, même pour emprunter le pc finalement elle peut donc à quoi bon autant insister dessus ? Idem pour l'autre, il passe d'alcoolique à sevré en claquant des doigts. ça ne dure qu'1h20 et j'ai quand même trouvé ça chiant.
C'était possible de faire une histoire de 2 bougs paumés, montrer juste la première scène de travail de chacun histoire de situer et ensuite se concentrer sur la naissance de leur relation plutôt que de revenir sans cesse sur le travail pour ne rien dire et ne rien faire ressentir.
Aussi les musiques, raconté ce que pensent les personnages à travers elle c'est franchement éculé et faussement poétique, j'aime quasiment toutes les scènes de musique habituellement mais là ça ne passe pas, sauf celle avec les deux meuf que j'aime bien juste musicallement.
Mais bon la géométrie projective annonce que deux courbes, mêmes parallèles, se croisent toujours, en un point infini, suffit de changer l'angle de la caméra.