Si on ne connait pas le cinéma de Kaurismaki, on pourrait sans doute être charmé par la mise en scène dépouillée, le cadrage au cordeau, les situations cocasses d'impassibilité absurde.Mais si on a déjà croisé les meilleures pépites du maitre, alors cet opus vous laisse franchement sur votre faim.C'est excessivement lent pour un dispositif amoureux prévisible, sans véritables ressorts narratifs enthousiasmants.Une sorte de campagne poético-mollassonne contre les méfaits de l'alcool, voire des bénéfices du sentiment amoureux, sur les affres de la solitude.C'est vrai qu'entre le formalisme de Bresson et le flegme de Keaton, le cœur d'Aki balance. Mais cette fois-ci, je suis resté littéralement spectateur de personnages sans grâce, plongés dans une chronique morose, qu'une fin heureuse n'a pas suffi à m'éviter une circonspection ennuyée.