Comment ne pas rester des êtres isolés, esseulés, gisants à même le sol dans un monde dur ou insensé ?
La réponse claire de Kaurismaki est bien sûr la rencontre et sa plus haute possibilité, l’amour. Mais c est un chemin semé d’embûches.
D’autres voies sont très brièvement esquissées, ce qui en fait leur force symbolique : l’amitié, pas si simple en fait ; la conscience de classe, qui se suffit de deux mots ; la lecture, à laquelle suffit un gros plan sur l héroïne lisant ; l’attention aux animaux, toutes formes de lien suggérées et ouvrant sur l altérité.
On pense bien sûr au Kurosawa de Vivre pour cette métaphysique de la condition humaine et à Levinas pour cet étagement des saluts possibles à notre passage sur terre. Mais chez Kaurismaki, les sujets qui s en sortent le mieux sont les femmes.