Dans le cinéma suédois, le grand arbre Bergman cache la forêt d'un grand nombre de réalisateurs plutôt intéressants. A commencer par Alf Sjöberg, Bo Widerberg et Jan Troell. Ce dernier est surtout connu pour sa saga de 6 heures en deux parties : Les émigrants et Le nouveau monde. Les feux de la vie est son premier film, qui dure à peine 3 heures. En gros, les pérégrinations d'un jeune garçon, entre 1915 et 1918, qui court d'un travail à un autre : ouvrier, projectionniste ambulant, mécanicien des chemins de fer... Il se déniaise dans le lit d'une femme mûre, lit Strindberg, découvre le socialisme, fait parfois une halte dans sa famille. Le film est décousu, ne s'attache pas particulièrement à son héros, mais on ne s'ennuie pas. Troell a du style, même s'il a tendance à céder à quelques coquetteries inutiles : images figées, passage furtif du noir et blanc à la couleur, cadrages improbables.