Une bonne petite comédie que voilà là.
Pourtant, au commencement, ça ne paie pas de mine : peu de cascades, peu de gags, à se demander si Buster n'était pas en panne. Mais en fait tout va monter crescendo, et c'est sans doute là l'intelligence de Buster qui préfère le rythme aux gags en pagaille. L'histoire, même si elle part d'un postulat très simple, intéresse, et une fois que les conflits abondent, le spectateur accepte de se prendre au jeu. Toutefois cela reste assez superficiel et suimple prétexte à des situations humoristiques, comme si Buster testait les possibilités dramaturgiques du medium avant de s'attaquer à quelque chose de plus corcé. Il y a de bonnes trouvailles humoristiques qui ne reposent pas sur une chute peu subtile mais au contraire sur de simples hochements de tête cyniques dignes d'une comédie actuelle.
Visuellement il y a de bonnes choses. Une caméra discrète pour commencer. Une utilisation de l'ellipse sympa (qui donne l'impression que Buster a inventé la téléportation). Des mouvements de caméra lisibles malgré la difficulté de l'exercice à l'époque. Et de bons acteurs dans l'ensemble. L'on retiendra surtout la cascade finale avec les rochers (des faux j'imagine, mais ça reste assez extraordinaire) rappelant que Jackie Chan n'est jamais que la version chinoise de Buster.
Bref, "Seven Chances" n'est certainement pas un chef d'oeuvre, mais s'avère au moins être un bon divertissement, une bonne comédie grâce à un pitch simple et une mise en scène posée.
PS : j'apprends que la scène des rochers n'était à la abse qu'un accident ; lors de la poursuite, un rocher a dévalé après Buster qui a dû l'esquiver de justesse alors que la caméra tournait toujours. Lors d'une petite séance, Buster a remarqué que cette scène avait provoqué le plus de rire dans la salle et décidé de la retourner avec une centaine de rochers en papier maché. Sans doute que sans cet accident et donc sans cette scène, ce film n'aurait pas eu le succès qu'il connaît encore aujourd'hui.