Au départ, le film fait peur, avec cette scène de bal d'un sinistre, où les gens dansent de manière mécanique, sauf deux d'entre eux, dont on va se focaliser, pour découvrir que c'est un couple en péril.
L'homme va avoir une proposition pour travailler en Sicile, donc dans le Sud, avec une formation et une augmentation à la clé, laissant à Milan, donc le Nord, sa fiancée et son père. Et c'est bizarrement son éloignement qui va les rapprocher par le biais de lettres et de coups de téléphone.
La forme du film est assez particulière, non linéaire, où les souvenirs arrivent de façon impromptue dans la narration, avec énormément de voix off, pour justifier la distanciation du couple. De ce fait, le rythme peut être parfois ardu, avec une grande sècheresse dans la mise en scène, mais dont on peut saluer la superbe photo noir et blanc de Lamberto Caimi, avec des paysages désolés de la Sicile qui ne donnent pas envie d'y aller vacances.
C'est aussi le portrait d'un homme qui ne peut pas s'adapter à autre part que ses terres natales, au nom d'une promotion, car la vie au Sud de l'Italie semble très différente du Nord, ce qui va le plonger dans ses souvenirs, et notamment ceux avec sa fiancée, dont une sortie à la mer un dimanche, où, peut-être, la flamme va se raviver.
Au niveau de la forme, je dirais que le film n'est pas facile, on pense à ce que pouvait faire Alain Resnais ou Jean-Luc Godard dans l'éclatement de la forme, mais dans sa brièveté, j'ai trouvé ça touchant.