Quand les mathématiques deviennent captivants

Certes, Les figures de l'ombre remplit les critères du film à récompenses par excellence mais il est surtout un film palpitant sur l'Histoire qui met l'accent sur un détail caché voire oublié de notre passé. Il met en lumières le quotidien de femmes noires, toutes mathématiciennes, qui travaillent à la NASA afin de résoudre les calculs et les problèmes en vue de préparer l'accomplissement du premier homme sur la Lune par les Etat-Unis, en rude concurrence avec l'Etat Soviétique. On suit trois personnalités, un trio de femmes au caractère franc et travailleur, absolument dévouées et passionnées par les mathématiques, et qui n'ont comme seule ambition que de garder leur poste en faisant simplement leur métier qui était en grand majorité dominé par les hommes. Ce n'est que bien plus tard qu'elles réaliseront qu'elles ont été les précurseurs de la place de la femme dans le cadre professionnel. La grande touche d'humour apportée au film ne fait qu'accentuer l'attachement que l'on a pour ses femmes qui, certes vivant dans les années 60, sont victimes quotidiennement de discrimination, de sexisme et de ségrégation raciale. Certaines scènes sont choquantes mais malheureusement, c'est navrant de constater que cette mentalité se soit perpétuée et ne soit pas devenu un mauvais souvenir. On repense notamment à La couleur des sentiments qui traitait du même sujet, sous une forme encore différente qui était la domestication des noirs dans les années 50. Ici, Les femmes de l'ombre se distingue par son cadre, celui de la NASA, en plein évolution technologique où les maths sont la clé de la réussite ! Personnellement, je n'ai rien compris à ce charabia et cela a du être un sacré challenge pour les actrices de répondre à cette logique sans paraître déstabilisée, mais le tout reste très accessible et on est pas noyé sous une multitude de termes mathématiques ou scientifiques comme d'autres films pourraient le faire. Ces trois portraits de femmes sont étonnants et remarquables, et montrent qu'avec de l'ambition et de la détermination, tous les efforts se voient récompenser un jour ou l'autre. Taraji P. Henson est brillante et touchante, Octavia Spencer met toujours en avant son côté franc-jeu et la nouvelle Janelle Monàe est à la fois décomplexée et drôle ! Kristen Dunst tient un second rôle très discret et Jim Parsons est bien loin de son personnage phare dans Big Bang Theory. On suit avec passion leurs (més)aventures, et ce, malgré une durée un peu trop longue pour être parfaite...