Math Movies
Avec Les Figures de l'Ombre, je craignais de me retrouver, encore, devant un de ces Majordome, un de ces films conçus comme une litanie, pour affirmer que "notre peuple a beaucoup souffert", ne...
le 9 mars 2017
78 j'aime
12
Bon, admettons que l'on passe le côté très "les communistes sont des gros méchants" et tout les procédés de réalisation, grossiers et carrément déplacés en 2017, mis en place pour bien appuyer là dessus. L'histoire est dingue, c'est clair : Jackson, Vaughan et la personnage principale Jonhson sont impressionnantes, complexes et géniales. D'autant qu'il s'agit d'une histoire vraie...
Mais quelques chose me dérangeait profondément : cette insistance à montrer que tout les blancs ne sont pas mauvais, les tentatives désespérées de Johnson à se faire légitimer par ses collègues, tous des hommes blancs donc. Mise à part une scène de colère, elle parait se plier à l'oppression qu'elle subit. Les seuls moments où sa condition change un peu c'est grâce à Al Harrison, son boss : il enlève l'étiquette "colored" sur la cafetière, arrache héroïquement la pancarte "Colored Ladies Room" sous le regard des femmes mathématiciennes noires, passives et admiratives. Et puis dans, en lisant des interviews, on apprend que la vraie Katherine Johnson elle, a toujours refusé d'utiliser les toilettes pour femmes noires et a, de suite, utiliser les toilettes des blanches. Elle n'a donc pas attendu le consentement de l'homme blanc, de son boss. Et puis on apprend aussi, qu'en réalité, elle n'a jamais eu le droit de rentrer dans la salle de contrôle après avoir vérifié les calculs pour envoyer John Glenn dans l'espace. Al Harrison, 'le gentil blanc' n'est jamais venu lui ouvrir la porte.
Alors là où ce film est en fait idéologiquement dégueulasse, c'est que le réalisateur revisite l'Histoire, non pas à l'avantage de la combativité d'une femme noire, brillante, dont l'intelligence et la détermination ont permis une prouesse au service des États-Unis, mais à l'avantage d'un type, censé représenter, et là je cite le réalisateur Theodore Melfi "les blancs qui font les bonnes choses". Il dit aussi "Mais qui se soucie de qui fait la chose juste, à partir du moment où la chose juste est faite ?". Mais du coup, Melfi, pourquoi carrément inventer un personnage blanc, si cela n'a pas d'importance ? Pourquoi revisiter l'Histoire ? Parce qu'en fait, si, ça compte, qui fait la chose juste. Ça compte de voir qu'à l'époque, les blancs étaient les oppresseurs des noirs, que malgré tout leurs efforts, ces derniers étaient quand même maltraités. Ça compte de voir que Katherine Johnson n'attendait pas l'autorisation pour utiliser les toilettes des blancs. Ça compte de savoir que les noirs n'ont jamais attendu l'autorisation, en fait, pour prendre leurs droits et leur dignité.
Créée
le 30 mars 2017
Critique lue 4.9K fois
116 j'aime
10 commentaires
D'autres avis sur Les Figures de l'ombre
Avec Les Figures de l'Ombre, je craignais de me retrouver, encore, devant un de ces Majordome, un de ces films conçus comme une litanie, pour affirmer que "notre peuple a beaucoup souffert", ne...
le 9 mars 2017
78 j'aime
12
Le film nous raconte le destin de trois femmes noires qui ont participé activement au programme de la NASA pour envoyer un homme dans l'espace. C'est un film, ma foi, tout à fait mignon dans son rôle...
Par
le 10 mars 2017
51 j'aime
6
Mais quel intérêt à cette daube sans nom qui est juste de la morale d'esclave où pendant plus de deux heures on se tape tous les clichés de la ségrégation, les gentils noirs et les vilains blancs...
Par
le 6 janv. 2018
29 j'aime
11
Du même critique
Un boxeur en pleine gloire est mis en garde par sa femme qui pressent sa chute prochaine. Elle meurt, tué par les sbires (forcément un peu cons) de l'ennemi (un étranger, ici Mexicain). Notre héros...
Par
le 6 août 2015
1 j'aime
Un film qui se veut positif mais qui véhicule malheureusement des clichés terribles. Sexistes, d'abord, puisque toutes les femmes blanches sont des espèces de débiles uniquement préoccupées par...
Par
le 3 févr. 2015
1 j'aime
Beaucoup de trouvailles de réalisation : je pourrais décrire pendant des pages et des pages cette fabuleuse séquence finale. Chazelle parvient à décrire cinématographiquement ce qu'est la musique, la...
Par
le 23 janv. 2015
1 j'aime