Les Filles du soleil n’est que figement : qu’il s’agisse des longs dialogues pompeux entre les deux actrices principales ou de la séquestration d’une famille puis des femmes, tout est pose, esthétisé sans raison avec ce machinal qui atrophie la démarche artistique de la réalisatrice pour, en lieu et place, composer un vaste roman-photo inepte qui échoue à dire quelque chose de la guerre et du rôle qu’y joue la femme. La seule dissonance vient de la partition musicale que signe Morgan Kibby. Pour le reste, le travail de la colorimétrie, les gros plans omniprésents sur le visage ou le corps des actrices, l’importance accordée au flou, tout cela fait toc, chic posé sur du choc, ennuie profondément pendant plus d’une heure et demie qui paraît, pourtant, interminable.