Itsaso Arana a joué et écrit pour Jonás Trueba (Eva en août) et l'influence de son cinéma est une évidence dans Les filles vont bien, premier long-métrage, en tant que réalisatrice. Ce conte d'été (oui, son aspect rohmérien est également flagrant) est un hymne à la sororité et à la création artistique, baigné dans une lumière douce, à la campagne, en compagnie de cinq amies réunies pour répéter une pièce de théâtre. Dès lors, il est clair que les conversations vont se mêler au texte à interpréter, avec une légèreté et une absence de prétention qui ne cachent pas tout à fait la profondeur des sentiments et des cicatrices de la vie. L'exercice est d'autant plus attachant que la réalisatrice fait raconter à ses comédiennes des fragments de leur propre existence, d'où une authenticité de jeu qui ne peut que séduire. Les dialogues évoquent de grands sujets : l'amour, la mort, la solitude, l'amitié, la maternité, tout en se gardant de dramatiser, alors que les protagonistes revêtent leurs costumes de princesses et que même un crapaud rejoint cet espace d'échanges. Aux yeux de certains, le film risque sans doute de manquer sérieusement d'enjeux et d'évolution dans son récit, mais ce serait dommage de ne pas goûter à ses charmes avec son esprit de bande de filles, avec ses moments ludiques et mélancoliques.