Pull my finger ... Pull my finger ... Ok, I'll do it.

Children of Men, c'est la confirmation que si le meilleur épisode de la saga Harry Potter se trouve être Les Prisonniers d'Azkaban, ce n'est pas un coïncidence, il y avait un homme derrière, qui loin de se contenter d'adapter un livre de façon bête et méchante lui a donné un cachet, une identité, une atmosphère que la série ne retrouvera jamais. Si je vous parle d'Harry Potter dans cette introduction, c'est aussi pour expliquer comme Alfonso Cuaron sublime les bouquins qu'il touche et comment d'une histoire intéressante qui se perd en longueur et en descriptions fastidieuses, il parvient à en tirer l'essence pour nous offrir un monument de la science fiction.

Chidren of Men, c'est la définition même du film coup de poing, celui que te met KO lors de sa sortie en salle en 2006, tu te relèves 6 mois plus tard en insérant le DVD et tu finis à nouveau dans les cordes sans jamais te relever cette fois ci. Trop fragilisé par ce Londres d'une paradoxale beauté dans sa destruction la plus totale, trop perturbé par la cohérence et le travail effectué sur l'univers qui lui offre un background assez démentiel, trop fasciné par ces plans séquences fabuleux caméra à l'épaule, englobés dans une mise en scène et un montage totalement maitrisé. Trop touché par un Michael Caine délirant et à contre emploi tellement attachant, seul homme capable de conserver une certaine classe en disant "tire sur mon doigt" et qui représente le minuscule rayon de soleil dans la pénombre ambiante qui règne.

Children of Men, c'est une petite perle cinématographique dans laquelle l'intelligence du propos prend le pas sur le reste ne s’encombrant pas de délires narratifs, de surenchère quelconque pour alimenter le quota de scène d'actions inhérents au genre. Un récit dans lequel ses comédiens se fondent dans ce décor d'un réalisme glacial, dans lequel tout le monde est vulnérable et peut disparaitre à tout moment. C'est la Dystopie dans toute son horreur, celle qui te montre que chaque jour est pire que le précédent, qui te fait réfléchir et t'effraie. Celle qui tire sa force d'un monde si proche du notre et qui n'use pas d'artifices inutiles. Celle qui au fond laisse planer un message d'espoir auquel nous spectateurs on essaie de se rattacher, aussi investi par ce qui se déroule sous nos yeux que les personnages eux même.
C'est un petit chef d'oeuvre d'anticipation qui comme avait su le faire Blade Runner dans les 80 ou Twelve Monkeys dans les années 90, marque de son empreinte les années 2000...

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le 30 août 2013

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