Comme de nombreux paysans, David (Alban Ivanov) est au bord du gouffre : son domaine risque la faillite, sa vie sentimentale est un désert et il survit tant bien que mal dans sa ferme natale qu’il partage avec sa mère (Michèle Bernier) et son grand-père (Guy Marchand). Acculé, il tente le tout pour le tout : monter un spectacle de cabaret dans sa grange, seul contre tous.
À partir de ce postulat labélisé fabuleuse histoire vraie, il n’est guère compliqué d’imaginer la suite du film : résistances et frictions entre le monde paysan et celui des artistes, faux suspens entretenu sur le succès de l’entreprise et évidemment grand réconfort final lorsque tout est bien qui finit bien. Voilà, c’est tout et c’est réglé comme du papier à musique. Une fois de plus on se retrouve face à une comédie française formatée pour la télévision qu’on a l’impression d’avoir vue mille fois.
Heureusement, les comédiens Alban Ivanov et Sabrina Ouazani sauvent l’entreprise du naufrage total en interprétant leurs rôles avec une implication sobre et nuancée et parviennent à rendre leurs personnages attachants. Il faut bien ça pour compenser les maladresses d’un film qui prétend porter un regard bienveillant sur la paysannerie et le monde du spectacle alors qu’il empile les clichés : les paysans y débouchent le blanc dès neuf heure du matin, les danseuses sont des ex-prostituées et les sosies de Dalida sont des drag-queens. La dramatique épidémie de désespoir (et de suicides) qui frappe les travailleurs de la terre abordée par ce film aurait mérité un peu plus de retenue que cette représentation caricaturale.