Une jeune femme doit pallier à la mort de sa mère, dont son père n'arrive pas à se remettre au point qu'il ne peut plus assurer son travail à la station-service du coin. Elle va trouver un petit boulot pour s'occuper d'un jeune pianiste accompagné de sa tante acariâtre.
Il y a des films qu'on voit pour leurs acteurs et actrices et Les fourmis rouges fait partie de cette catégorie. C'est la seule réalisation de Stephan Carpiaux, et si on se doute que les moyens sont très limités, l'atmosphère lugubre dans la forêt luxembourgeoise assure le reste. Mais pour le reste, c'est d'une telle lenteur qu'on a de l'avance sur l'histoire qui, au fond, n'avance que très peu. Le père déprime, le jeune homme est étrange et la fille est énervée. Mais le film peut se voir surtout grâce à Déborah François, qu'on a connue dans L'enfant, et qui a ici également cette force, cette rage qui lui permet de soulever les montagnes. Il y a aussi la tendresse de Frédéric Pierrot, parce qu'on compatit à son chagrin, et des courtes apparitions de Julie Gayet. On retrouve aussi Arthur Jugnot dans le rôle de ce jeunes pianiste.
Mais ce qui m'énerve le plus, c'est qu'il aurait pu proposer d'autres pistes qu'une énième fin où deux jeunes hurlent en mobylette, cliché qu'on voit dans tant de films qui n'ont pas l'air de savoir conclure. A un moment donné, Déborah François fait une danse avec son père, en portant une robe rouge que sa mère portait, et il y a un frisson d'inceste qui aurait pu arriver quand ses lèvres frôlent celles de Frédéric Pierrot, mais là aussi, c'est tout de suite escamoté. Ca parle aussi, mais de manière trop légère, d'une fille qui prend la place d'une femme dans le coeur de son père, là aussi de manière trop succincte.
Il en résulte un sentiment de gâchis en fin de compte.