Si Bob Odenkirk est avant tout connu comme acteur (Breaking Bad, Better Call Saul, Nobody, etc.) il est aussi réalisateur. Son film Bienvenue en prison (2006) était une comédie pénitentiaire assez drôle, en dépit d’une mise en scène mollassonne. Bob rempile l’année suivante avec Les Frères Salomon, reprenant son acteur principal, Will Arnett, auquel s’ajoute Will Forte.

Le duo de Will est un habitué des comédies. Le grand Arnett, à l’allure longiligne et le regard un peu fou s’était déjà fait remarquer dans l’excellente série Arrested Development (2003-2006, la reprise par Netflix n’existe pas, merci). Le plus rond Forte s’est fait connaître sur les mythiques scènes de la célèbre émission Saturday Night Live.

A eux deux ils incarnent un duo improbable de frères, très fusionnel, élevé par leur père. Quand ce dernier tombe (aie !) dans le coma, John et Dean Salomon se décident à avoir un enfant, en espérant que cela fasse revenir papounet dans le monde des vivants.

Il s’agit vraiment d’un duo assez surprenant, dont on comprend bien vite les raisons de leurs comportements, une éducation en retrait, qui les rend assez peu réceptifs à la réalité de ce monde. Ce sont de grands enfants, à la concentration limitée, bondissants et remuants, ne tenant jamais en place.

En face de leurs interlocuteurs, ils détonnent. Toujours persuadés de bien faire, ils ne se rendent pas compte de leur loufoquerie et ne comprennent pas qu’ils peuvent gêner des adultes peu habitués à de tels comportements. Que ces grands enfants puissent avoir leur progéniture ne sera pas forcément bien perçu, d’autant plus que leur relation très fusionnelle va créer quelques confusions. Quelques uns des meilleurs gags viennent d’ailleurs de ce rapport aux autres un peu déformé, mal compris d’un côté ou d’une autre. Leurs tentatives de séduction sont convaincues mais maladroites.

John et Dean arriveront néanmoins à trouver une mère porteuse, Janine, jouée par Kristen Wiig, autre humoriste passée par la case du Saturday Night Live. Elle accepte pour l’argent proposé par les frères Salomon, à la fois surprise, inquiète ou amusée de ces deux grands dadais qu’elle va avoir bien du mal à voir en pères. Le personnage aux pieds sur terre manque tout de même de développements, certaines évolutions la concernent sont présentées trop rapidement. Sa relation avec John et Dean y aurait gagné.

Les Frères Salomon évoque donc la paternité d’une manière totalement décalée, avec son duo de foufous. Leurs visions de la parentalité n’est bien sur pas vraiment sérieuse. Leurs « entraînements » de papas sont d’une loufoquerie assumée, n’hésitant pas à aller dans la joie et dans la bonne humeur dans l’obsession de la sécurité sans pour autant jamais baisser les bras. Une excellente scène présente ainsi la préparation aux couches, avec différents « cadeaux » dedans. Dommage, une autre scène mais coupée est assez drôle, sur des cas de force majeure subits et complètement exagérés.

En dehors d’un certain respect pour la tolérance, le film n’a guère de message à faire passer. Mais il s’amuse bien de ses personnages surprenants, aux rapport aux autres délicats, qui décident de devenir pères sur un coup de tête, et que le film suivra jusqu’au bout, arrivant à trouver une conclusion satisfaisante. Les personnages font d’ailleurs penser à ceux de Dumb & Dumber, simplets à leur façon, des chiens fous dans une société de faïence qui les regarde avec des gros yeux.

Cette catégorisation pourra laisser quelques spectateurs sur le carreau, comme tout enfant il est plus difficile d’accepter ceux des autres. Mais ces grands dadais offrent pourtant un certain nombre de gags qui fonctionnent sur un humour volontairement gênant mais assez réussi. Tant pis pour la réalisation encore une fois trop passe-partout de Bob Odenkirk,

SimplySmackkk
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le 27 mars 2023

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