On peut évidemment (et après tout pourquoi pas ?) se limiter à la vision au premier degré et prendre le film pour ce qu'il est aussi, une saine gaudriole dans laquelle les femmes ne sont pas farouches et où les bonnes répliques fusent. Et puis il y a cette scène surréaliste où Dominique Lavanant tapine en bigouden et demande à Jean-Pierre Marielle de "laver son Jésus" le tout avec un impossible accent breton. Mais le film n'est pas que ça, c'est aussi l'histoire d'un homme qui enfoncé dans les conventions sociales n'a que deux échappatoires, la peinture et le cul. Quand les deux se conjuguent simplement tout va bien, mais quand l'amour s'en mêle, c'est le drame et il ne peut compter que sur lui-même. Séria dépeint une société où personne n'est parfait (qui pourrait avoir cette prétention ?), et Marielle ne l'est pas non plus, mais au moins n'est-il pas hypocrite. Alors le sexe comme livre de vie ? Pourquoi pas, mais sans illusions. Chef d'œuvre.