Voilà un sujet qui aurait intéressé Almodovar, mais Gallienne n'est pas Almodovar, il en est même assez loin. Alors que dire : Plutôt bien filmé, bien interprété, le montage est par contre trop serré, nous empêchant parfois de comprendre la fin de certaines scènes. La bande sonore est un peu fourre-tout. On a dit beaucoup de choses fausses sur ce film, il serait désopilant, alors qu'il ne nous arrache juste que quelques sourires, il serait émouvant alors que la conclusion qui se veut pleurnicharde n'est pas très bonne, (en revanche la scène du manège sur la musique de Tannhäuser a de la gueule même si c'est un peu facile), il serait nombriliste, oui et alors, je n'ai jamais entendu que l'on fasse ce reproche à Jacques Tati (et pourtant…). Si le film interroge sur l'identité sexuelle, sur le rapport entre refus de la virilité et homosexualité, il est en revanche exact que certaines scènes sont inutiles (comme celle avec Krugger, néanmoins "amusante") ou malhabiles (celle avec les marocains veut nous dire quoi au juste, comme si la sexualité se devrait d'être agressive ?). Ensuite le film se contredit lui-même, à sa mère qui lui demande de choisir : soit 100% gay soit 100% hétéro, il répond fort justement que ce n'est pas comme ça qu'il faut voir le problème, mais nous montre ensuite le contraire dans une conclusion très guimauve. Alors évidemment dans la monotonie sans imagination du cinéma français, ça relève le niveau, c'est intéressant, mais de là à parler de chef d'œuvre, faut pas déconner non plus !