Ferme les yeux, pense à l'angleterre
Outre la performance d'un acteur schizophrène interprétant à la fois son propre rôle ( en plus jeune, méritant presque porter plainte contre son coiffeur) et celui de sa mère (femme rigide à la limite de la caricature), la qualité de l'écriture est touchante.
Guillaume se voit dans l'obligation de tester puis de revendiquer son hétérosexualité. Toujours sur la brèche, le personnage expérimente et se perd dans sa propre sexualité : intrinséquement femme, il fait tomber la barrière des genres (de belles résonnances ces derniers mois) : qu'est ce qui fait d'un homme un homme? Parfois caricatural, le personnage se joue des codes de la masculinité et des stéréotypes de la féminité pour toucher ce qui finalement est universel : sa recconnaissance en tant qu'individu.
La finesse du traitement aide souvent la narration qui amène rapidement à considérer le personnage de la mère de Guillaume comme une projection des pensées du narrateur plus que comme un personnage à part entière (besoin d'aspirine ? Oui je sais que ça parait capillotracté)... Tout ça pour dire que j'ai "kiffé" dès la lecture de la piècé à sa sortie. Plusieurs niveaux de lecture dont l'une presque psychanalitique m'ont fait passer d'une rire aux larmes, des larmes aux rires et le tout mélangé....ce dimanche soir n'est pas gâché par une comédie romantique américaine annecdotique