les Camionneurs de la Galaxie

Difficile de voir une suite et de ne pas faire la comparaison avec le premier volume sorti 3 ans au préalable. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que malgré ses nombreux clins d'œil au premier volet, ce Guardians of the Galaxy est différent.

Mais est-il meilleur?

Non, pour moi, il est moins bon. Mais pour sa défense, j'avais trouvé le premier incroyable! Il est donc loin d'être mauvais pour autant! Il innove moins que le premier, il ne crée forcément plus de surprise, mais par contre, il applique parfaitement la formule de la franchise Fast & Furious. Cette formule est simple : introduire des personnages charismatiques ayant des styles différents mais affichant une parfaite alchimie quand réunis à l'écran et petit à petit les approfondir tout en donnant un temps d'écran suffisant pour que le héros (ici Peter Quill - Chris Pratt) ne soit pas trop dominant.

There are two types of beings in the universe: those who dance, and those who do not.

Le film s'ouvre donc avec une séquence où la team affronte un monstre bien dégueulasse pendant que Baby Groot danse au milieu inconscient du danger l'environnant. Une scène qui fait fortement penser à la scène d'introduction de Star-Lord dans le premier épisode, dansant au milieu d'un environnement paraissant des plus hostiles. Clin d'œil au premier volet également présent quand Drax regarde Baby Groot et qu'il s'arrête de danser, ce qu'il faisait également dans la scène de générique de fin du premier.

Le synopsis est ici simple, alors que les Gardiens arrivent une fois de plus à se foutre dans une merde profonde (merci Rocket), ils sont sauvés in extremis par ce qui s'avère être le père de Peter Quill. Une exploration de son identité s'ensuit alors tandis que le reste de l'équipe se bat contre des menaces venant de toutes parts...

Alors les fans seront ravis car les deux personnages ultra-populaires qu'ont été Nebula et Yondu sont de retour et travaillés en profondeur pour dévoiler leur histoire. C'est le point fort de ce volet d'ailleurs, c'est vraiment le travail d'approfondissement effectué sur chaque personnage afin de les explorer plus en profondeur soit dans leur histoire et origines, soit dans la profondeur de leurs émotions. Chaque personnage s'en retrouve plus enrichi qu'à la fin du premier volet, et ça, c'est intelligent. Surtout si on veut en faire une saga rentable car oui, notre empathie pour chaque personnage s'en trouve décuplée, ce qui donne envie de les retrouver au plus vite!

You need to find a woman who's pathetic, like you.

La direction artistique est tout aussi bonne que dans le premier. Les environnements et les plans sont plus riches que jamais. Peut-être même trop pour que l'on puisse les apprécier véritablement. Les effets spéciaux sont malheureusement aussi plus omniprésents que jamais. S'ils sont toujours réussi, je préférai leur finesse dans le premier volet. Plusieurs scènes m'ont parues un peu saturées à ce niveau-là quand les personnages évoluaient dans des décors entièrement digitalisés.

Les acteurs sont également on ne peut plus dans leur rôle, même si j'ai trouvé que Dave Bautista était too much ici en comparaison avec le premier où son interprétation collant impeccablement au personnage m'avait particulièrement impressionné.

Le scénario, qui ne suit absolument pas la trame du comics (!), mêle les histoires des uns et des autres parfaitement à la ligne principale du film et annonce pas mal de choses pour le prochain volume. Mais connaissant parfaitement l'univers Marvel, il m'est facile de naviguer dedans, je ne suis pas certain que tout soit facilement compréhensible pour les néophytes qui n'ont pas le background déjà forgé par les comics.

La recette des scènes d'action fonctionne toujours avec des protagonistes en décalage complet avec ce qui se passe autour d'eux. L'action est toujours plus fun, même si à mon goût, il manque d'une scène d'action véritable regroupant toute l'équipe et luttant côte à côte... Mais individuellement chacun a son quart d'heure de gloire pour le rendre plus badass que jamais.

L'introduction des nouveaux personnages est aussi très bien réalisée. Kurt Russel en Ego est vraiment parfait dans son personnage! Son interprétation est exempte de défaut. Et Mantis permet de donner à Drax un binôme lui apportant plus de profondeur. L'osmose entre les deux évoluant au fil du long métrage est très agréable à regarder.

He says, "Welcome to the fricking Guardians of the Galaxy!" Only he didn't use "fricking.".

Par contre, j'ai trouvé la bande son moins bonne que dans le premier volume. Bon après c'est aussi une question de goût. J'ai trouvé que Baby Groot n'apportait au final plus grand-chose à ce volet si ce n'est d'être une mascotte attendrissante pour le public féminin et plus jeune (ce qui est déjà beaucoup me direz-vous).

Mais ce qui m'a particulièrement ennuyé et que j'avais encensé dans le premier épisode, c'était que les scènes conventionnelles au genre super-héros regorgeaient de détails s'en moquant. Ici, ces scènes tombent plus dans le mélo bien appuyé que dans le sarcasme délibéré, ce qui est regrettable parce que pour moi, c'était le véritable esprit corrosif du premier. L'humour d'une manière générale ici est moins fin également et ne fait pas mouche à tous les coups.

Are we really saving the galaxy, again?

L'enjeu intergalactique final aussi est peu ressenti, certains plans évoluant sur d'autres planètes sont ajoutés dans le montage pour qu'on en prenne bien conscience parce qu'effectivement ce n'est pas directement ressenti. Mais bon... ça ne gâche en rien le plaisir.

Bref, il s'agit d'une digne suite qui ravira certainement la plupart des amateurs ayant fortement apprécié le premier volume. Le film est plus familial que jamais (en ne perdant au final que très peu de son côté osé) et, du plus grand au plus petit, chacun y trouvera son compte. Ce que le film perd en simplicité, il le gagne en empathie pour des personnages qui sont bien partis pour s'inscrire comme l'équipe la plus populaire du MCU!