Nous nous envolerons tous ensemble, à travers l’infinité, de ce merveilleux ciel…

Une majorité s’accorde à dire que depuis "Infinity War" Marvel semble n’avoir produit qu’un ramassis d' “oeuvres” superficielles, anecdotiques, mauvaises, sans réelles saveurs, et se diriger vers sa propre tombe; en effet même chez les fans le studio ne fait pas l’unanimité et à juste titre avec un Endgame détruisant tout ce que l’opus précédent avait apporté de bien et d’innovant et enchaînant depuis des projets plus que douteux, alors dans la dynamique actuelle l’annonce du troisième et dernier volume de la franchise (qu’affectionnent le plus les gens) a de quoi rendre inquiet. Au visionnage de la bande annonce plutôt alléchante je dois l’admettre, je me remémore toutes les aventures délirantes de cette équipe, tous les bons moments que je garde des deux premiers, ainsi je décide alors de mettre mon snobisme envers le MCU de côté, et de foncer vers les salles obscures.

Alors qu’en est-il de ce gardiens de la galaxie 3 ?

Sur la lignée des deux épisodes précédents on retrouve la pertinence et la qualité des personnages que l’on nous avait servi et qui faisaient la force des films ainsi que l’aboutissement de leur développement. Si le premier film s’était attardé sur la création de la bande, la relation entre les personnages; que le deuxième avait placé Peter Quill chef des gardiens au centre de son récit, ici nous suivrons l’histoire de Rocket, raton laveur ingénieur de l’équipage. Personnage au fort caractère on reviendra sur ses origines, précédemment suggérées à présent montrées. Dès sa scène d’ouverture le film adopte un ton plus sérieux, plus mature avec la mélancolique “Creep” écoutée par Rocket où les paroles reflètent parfaitement le sentiment qu’à le racoon envers lui même, celui ci ayant toujours eu du mal avec son image, son identité; il sera tantôt qualifié de raton laveur, de lapin, de panda, ou encore de monstre, mais qu’est il réellement ?

L’identité est une grande thématique du film qu’on retrouve tout le long et notamment dans la conclusion de nos héros, celle-ci si difficile à définir.

Blasé d'avoir perdu sa bien aimée Star Lord déprime et l'équipage est au point mort, on passe le temps au quartier général avec un style esthétique cyberpunk génial quand soudain là où on l'attend le moins la menace frappe; avec une mise en scène réussie et efficace, un par un nos gardiens se font détruire par un assaillant trop puissant, Adam Warlock. Si seulement ce personnage avait pu être traité de cette manière durant tout le film, il s'en serait mieux porté, car bien qu'à l'origine de l'intrigue, il n'en sera que spectateur et complètement inutile à cette dernière(sauf quand ça nous arrange...merci les facilités scénaristiques...), quel dommage c'est clairement l'un des bémols car il avait du potentiel mais au lieu de ça ses seules apparitions auront pour objectif d'accentuer l'aspect comique(il est complètement stupide).

(Ce n'est pas un élément spécialement important mais les gardiens de la galaxie avaient toujours réussi à ne pas tomber dans l'humour lourd que pouvaient faire les autres films du studio, pas d'inquiétude le film reste drôle avec ses petites vannes(le duo Drax-Mantis, Star Lord en tête de proue) mais on sent une baisse de régime, les blagues avec Cosmos et le lieutenant de Yondu " je suis un méchant chien", et même avec Adam (d'ailleurs personnages tellement anecdotiques et pas assez développés pour provoquer un réel attachement), stop sérieux là c'est gênant)

Au niveau du visuel, le film est à l'image des anciens, toujours beau à voir; on en vient à être ému par une image de synthèse, des effets spéciaux toujours plus grandioses, la caméra nous filme avec justesse des scènes d'actions plutôt bien foutues et chorégraphiées(d'ailleurs dommage qu'ils n y en aient pas tant que ça). Le film se focalise plus sur l'émotion sans pour autant y délaisser totalement l'action.

Lorsqu'ils s'infiltrent sur Orgosphère pour récupérer la capsule qui contient le dossier médical de Rocket. La scène d'assaut final dans le couloir est un régal technique.

En revanche bien qu'en eux mêmes les flashbacks soient pertinents et nécessaires pour servir la narration, de manière générale leur insertion est plutôt maladroite, on passe du coq à l'âne, et c'était franchement pas compliqué d'arranger ça au montage.

L'intrigue en elle même se suit plutôt bien(sauf certains flashbacks), les gardiens se réuniront pour une dernière virée, cette fois ci non pas pour sauver l'univers(enfin si pendant qu'on y est) mais un compagnon, un membre de famille. Une oeuvre plus intime, plus touchante où le personnage de Rocket sera le point clé du film, on y découvrira son passé, son créateur, le Maître de l'évolution.

Peu marquant, il reste toute fois le meilleur méchant de la trilogie de par son passif. Il ne cherche cette fois pas à détruire l'univers, ou en faire sien mais à l'améliorer, noble cause me diriez vous si ce n'était pas le délire d'un "scientifique" mégalomane, souffrant d'un complexe de demi dieu recherchant la perfection sans jamais l'atteindre, n'étant jamais satisfait de ce qu'il a déjà et sacrifiant de pauvres êtres dotés de sensibilité pour accomplir son désir de conquête. Le film se penche clairement sur le traitement que l'on peut avoir envers notre environnement et sur ses conséquences; bien sûr avec l'histoire de Rocket, mais notamment avec Cosmos, nouveau membre des gardiens faisant référence à Laika premier être vivant à avoir été envoyé en orbite autour de la Terre en 1957. Où encore cette fois de façon positive, la scène biblique de fin rappelant l'épisode de l'arche de Noé.

C'est paradoxalement dans l'imperfection que le Maître de l'univers va trouver la "perfection" et inversement, il échouera à l'obtenir quand il tentera de reproduire grossièrement la Terre(la Contre-Terre) où les inégalités sociales persistent dans un monde violent. Obsédé par cette envie de perfection il sombrera dans la folie des grandeurs. Avant de se faire rattraper par ce qu'il qualifiait d'échec.

L'arc narratif de nos personnages aura jusqu'à la fin été juste, offrant un dénouement plaisant, chacun a le droit à sa conclusion respective.

Merci à Gunn de ne pas être tombé dans l'hyper cliché et d'avoir laissé Gamora faire sa nouvelle vie car comme le dit Star Lord " Tu es différente, mais tu es bien comme tu es", Drax qui peut enfin être le père qu'il a toujours voulu, Nebula et Gamora qui ont enfin trouvé un foyer aimant, Mantis qui se cherche encore et donc décide de partir(esclave pendant un nombre x d'années), la passation de Quill à Rocket logique et émouvante, personnages liés.

Rocket était proie aux doutes sur ce qu'il était au plus profond de lui, en acceptant enfin sa nature il comprendra que ce qui déterminent aussi qui nous sommes ce sont nos actes.

"Je suis un gardien de la galaxie"

Qualifiant parfaitement nos héros écoutons Rocket, ne cherchons pas la perfection et apprécions les choses telles qu'elles sont.( Car oui si on aime les gardiens de la galaxie, c'est avant tout pour leur personnalité bien prononcée bien qu'imparfaite; Drax le gros bourrin benêt au grand coeur, son acolyte Mantis naïve, Nebula robot brutal au passé torturé, Groot l'altruiste, Rocket ingénieur pittoresque, le leader grotesque Star Lord. Tout ça teinté d'un humour décalé et assumé dans un univers SF sympathique avec de bons sentiments.

En résumé, ce gardiens de la galaxie 3 offre une conclusion satisfaisante à nos héros, (sûrement le deuxième meilleur après le premier voire ex aequo) une oeuvre humaine, sur fond musical de qualité avec une petite touche d'humour. Une fois la séance terminée il en sort un sentiment de tristesse de devoir faire nos adieux à la bande telle qu'on la connaissait et de joie de les avoir suivi durant leurs aventures, leurs interactions, afin d'arriver à la fin du cheminement de leur développement respectif.

FearTheDeer
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le 17 août 2023

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Fear_The_Deer

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