Suite à la disparition de sa fille (Chantal Goya), Jean-Paul Rondin (Michel Serrault), libraire au Panthéon, fouille les égouts de Paris, persuadé que sa fille n’a pas fait une fugue comme voudrait le faire croire le commissaire (Michel Galabru). Mais les manifestations étranges se multiplient : des beuglements de vaches qui sortent du sol, du Schubert qu'on peut écouter à travers les bouches d'égoûts et les canalisations... La disparition de vingt touristes dans les catacombes de Paris révèle alors au commissaire que les enlèvements sont le fait d’une bande organisée qui s'est installée dans le sous-sol de Paris, et demande au Ministre des Travaux Publics (Charles Denner) d’arrêter de « creuser des trous » dans Paris, avec ses chantiers à outrance…
Deux ans après la réussite du Viager, le duo composé par Pierre Tchernia à la réalisation et René Goscinny au scénario reprend la main pour une nouvelle comédie qui dénonce, avec pertinence, les dérives de l’urbanisme contemporain et de sa frénésie outrancière de modernité à tous les niveaux. Le problème, c’est qu’avec un tel casting, on était en droit de s’attendre à mieux… Malgré la musique dynamique de Gérard Calvi qui égaye le film avec bonheur et le talent de la plupart des acteurs (avec un savoureux Charles Denner en tête), Les Gaspards peine souvent à trouver son rythme. Certains gags hilarants sont distillés dans une comédie bien trop sage à laquelle il manque un sérieux brin de folie pour paraître convaincante. Cela donne lieu à de nombreuses baisses de rythme assez dommageables. Et c'est d'autant plus dommage qu'on a bien envie de s'attacher pleinement à cette bande de rêveurs et de nostalgiques qui ont refait leur vie dans le sous-sol de Paris...
Mais pour son ton bon enfant et sans prétention, pour la qualité de ses acteurs et l’honnêteté de sa dénonciation, Les Gaspards reste un film bourré de détails cocasses qu’on regarde avec sympathie, en sachant pertinemment qu’il ne restera pas dans les mémoires.