Produit par la même équipe technique que Bandolero, précédent western réalisé par Andrew McLaglen en 1968, les Géants de l'Ouest est surtout un prétexte à réunir 2 stars comme John Wayne et Rock Hudson dans un scénario bâti autour d'eux et qui ne présente qu'un intérêt relatif.
Disciple de John Ford, McLaglen tente de retrouver un certain sens épique de l'aventure fordienne, en situant l'histoire à la fin de la guerre de Sécession, période un peu trouble où les rivalités sont encore lourdes et où les espoirs les plus insensés dictent la conduite des vaincus sudistes. Là-dessus se greffe le désastreux épisode du Mexique où l'empereur Maximilien est soutenu par la politique de Napoléon III face à Benito Juarez, ce qui n'est pas flatteur pour les Français qui ont ici le mauvais rôle. Mais McLaglen dépeint surtout une sorte de fausse dualité entre ces 2 ex-ennemis qui vont s'unir face à un danger commun autour d'un troupeau de 3000 chevaux destinés à l'armée ; tout ne se passera pas comme prévu.
Dans la tradition fordienne, McLaglen décrit avec tendresse ce rapprochement des Sudistes et des Nordistes, cette camaraderie retrouvée qui fait suite à cette Amérique blessée par la plus fratricide des guerres civiles. John Wayne est dans son élément, convaincant dans son rôle sans surprise, tandis que Rock Hudson semble peu à l'aise sous l'uniforme gris des Confédérés, mais au final, il s'en sort pas si mal. Les 2 stars sont fort bien entourées par un bataillon de vétérans hollywoodiens spécialisés dans le western, principalement l'équipe interchangeable qui gravitait dans les films de McLaglen, tels Edward Faulkner, Ben Johnson, Bruce Cabot, Harry Carey Jr, Royal Dano, John Agar, Paul Fix ou Pedro Armandariz Jr... auxquels s'ajoutent quelques "extras" comme Jan-Michael Vincent (qui se faisait appeler Michael Vincent à l'époque) et Lee Meritweather (actrice de télévision qu'on verra la même année dans la série Au coeur du temps). Tous ces personnages constituent une vaste galerie de figures pittoresques.
C'est donc un bon vieux western, typique des années 60, qui n'a rien de mémorable mais qui possède un certain charme et qui permet à McLaglen de régler quelques scènes spectaculaires comme cette bataille du début, et de belles bagarres tonitruantes comme il les affectionne, le tout embelli par la superbe photo de William Clothier et la musique de Hugo Montenegro qui a trouvé un thème solide joué en de multiples variations.