Ah un bon vieux péplum de temps en temps, ça fait du bien ! j'ai toujours aimé ce type de film qui me replonge dans l'Antiquité chic et choc à Hollywood. Et là, j'avais envie de revoir ce chatoyant spectacle.
Les Gladiateurs est la suite directe de la Tunique, premier film ayant bénéficié du procédé Cinemascope en 1953, son succès a incité la Fox à produire cette suite, chose encore peu courante à cette époque ; sans doute aussi une façon d'amortir le coût des décors qui n'avaient pas été démolis depuis la Tunique.
Le film commence très exactement là où se termine la Tunique et reprend en prologue les dernières séquences où l'on voyait Marcellus (Richard Burton) et Diana (Jean Simmons) aller vers leur supplice. Cette fois, Victor Mature qui n'avait qu'un rôle suppléant dans la Tunique, y trouve la vedette, rejoint par Susan Hayward, Michael Rennie, Debra Paget, Ann Bancroft, Richard Egan, Ernest Borgnine (qui occupe un poste de laniste conforme à ses rôles de brutes qu'il excellait à jouer), sans oublier Jay Robinson qui reprend son rôle de Caligula, il y est encore plus tyrannique, frénétique et dérangé.
Comme on le voit, tout a été mis en place pour contribuer au succès de ce film : un beau casting, des décors bien reconstitués, notamment l'école de gladiateurs, avec ses amitiés, ses haines, ses rivalités et ses jeux barbares ; ils font oublier par leur soin qu'ils sont construits dans une banlieue de Los Angeles. Il y a plus d'action, avec de belles scènes de combats qui préfigurent ceux du Gladiator de Ridley Scott, avec une violence atténuée évidemment, telle que le permettait la censure de l'époque. Victor Mature, à l'aise dans ce type de rôles, est dans son élément, il combat aussi avec un tigre (Ridley s'en est-il souvenu?), même si on voit dans certains plans que c'est un faux tigre empaillé. L'aspect religieux a aussi été mis de côté ici, il est plus discret, l'action se concentre sur la folie de Caligula et les complots de Messaline, même si les orgies de l'un et de l'autre sont très discrètes aussi.
L'Histoire romaine a sans doute été malmenée, quoique la mort de Caligula m'a semblé conforme à ce qu'on en sait, mais la qualité de l'interprétation est un des atouts, les acteurs comme les figurants et les cascadeurs se sont parfaitement identifiés à leurs personnages. Comme je l'ai dit, les décors sont superbes, la musique de Franz Waxman donne dans le style péplum, et la mise en scène de Delmer Daves qui d'ordinaire était plus à l'aise dans le western ou le film noir, est assez grandiose, voila donc un péplum très hollywoodien, dans le sillage de son prédécesseur la Tunique ou de Quo Vadis.
J'ai eu plusieurs avis, certains disent que les Gladiateurs serait mieux que la Tunique, d'autres disent le contraire, bah je ne sais trop, j'ai noté 8 parce que le rythme est meilleur et que l'aspect religieux pesant a été réduit, mais en notant 9 la Tunique, j'ai sans doute exagéré ma note, on verra ça lors d'un revisionnage.