Patlabeurs

Si l'on a crié au plagiat avec Pacific Rim, force est d'admettre qu'à part les robots géants pilotés par des humains, il n'y a pas grand chose de similaire. Bien plus inspiré par la vague "Transformers" qui déferlait encore à l'époque ainsi que par la multitude de sentai, Stuart Gordon change complètement de registre et délaisse les produits horrifiques pour se pencher vers le film d'action futuriste. Malheureusement, produit par Charles Band et doté d'un très faible budget pour un projet d'une telle envergure, Les Gladiateurs de l'Apocalypse ne rivalisera avec pas grand monde à l'époque et souffrira des affres du temps.

Pas de budget égal casting cheap (Gary Graham, Michael Alldredge, Paul Koslo... Que du beau monde.), décors en carton, costumes moulants de sentai (était-ce volontaire ?) et effets spéciaux de bas niveau pour un long-métrage quasi-nanardesque. "Quasi" car, au-delà de son design ringard, Les Gladiateurs de l'Apocalypse reste un produit authentique, presque touchant, confectionné avec des bouts de ficelles mais débordant d'idées neuves et de générosité, Gordon n'hésitant pas à vouloir en mettre plein la vue à chacune des bastons de ces robots gargantuesques.

Le film a certainement un temps de retard — notamment sur le marché international —, une dizaine de millions en moins et un script confectionné par un débutant (Joe Haldeman, romancier de SF réputé mais piètre scénariste qui n'a rien écrit d'autre pour le cinéma soit dit en passant). Pour autant, le tout arrive à demeurer un tant soit peu divertissant pour peu que l'on affectionne "Goldorak", "Patlabor" et "Bioman". Un violent échec commercial (sorti chez nous directement en vidéo, cela va de soit) et une cible parfaite pour les amateurs de nanars.