Eh oui, quelque fois, tout le monde a tort. Et moi j'ai raison. Si, si !


J'avais refusé absolument en 1985 d'aller voir "les Goonies" en salle à sa sortie, bien que j'appréciais encore largement les puérilités de Spielberg (et Dante, et Landis, aussi, bien sûr...). Et j'ai tenu bon depuis 35 ans, malgré la répugnante nostalgie qui a peu à peu entouré le cinéma commercial - et largement crétin, soyons honnêtes - des années 80. Pour finir par craquer, en 2020, forcé par le confinement et le besoin d'occuper ma fille de presque 9 ans un après-midi, d'aller chercher sur Netflix ces fameux "Goonies". Et donc souffrir un martyr que je ne souhaite pas à mon pire ennemi pendant presque 2 heures. Et en sortir en rage contre le monde entier.


J'ai donc attendu deux jours avant d'écrire cette brève chronique, sachant que la haine intense que je ressens en sortant du visionnage d'un très mauvais film me conduit souvent à des propos agressifs déplacés.


Devant un tel détritus, devant cette histoire sans queue ni tête, cette vulgarité anesthésiante, ces acteurs à la ramasse récitant des dialogues stupides, cette mise en scène incompétente (bon Donner a toujours été une burne, pas de surprise...), ces effets spéciaux kitsch qui n'ont que le mérite (immense, certes...) de ne pas être digitaux, ces bons sentiments dégoulinants de bêtise (il faut voir pour le croire la dernière scène où toutes les familles réconciliées s'embrassent et où on nous confirme que, oui, bien entendu, les handicapés ont le doit d'être aimés !), les mots me manquent, les bras m'en tombent.


Bon, pour situer le niveau à l'intention des bienheureux qui n'auraient jamais vu ce... "film" (???), le moment qui a mis le plus ma fille en joie est situé au début : le gros maladroit fait tomber une copie hideuse d'une statue gréco-romaine, en cassant les organes génitaux, ce qui provoque ce commentaire inoubliable (cité de mémoire) : "Oh non ! C'était la partie préférée de ma mère !".


Allez, ça suffit, c'est l'heure de l'apéritif. De boire pour oublier.


[Critique écrite en 2020]

EricDebarnot
3
Écrit par

Créée

le 19 avr. 2020

Critique lue 879 fois

23 j'aime

11 commentaires

Eric BBYoda

Écrit par

Critique lue 879 fois

23
11

D'autres avis sur Les Goonies

Les Goonies
YellowStone
9

Oldies but Goonies

J'ai 26 ans et je viens de découvrir ce film, et pourtant, pendant deux heures très agréables, j'ai eu de nouveau 10 ans. Ce film est un formidable hommage à la curiosité, l'imagination, l'esprit...

le 21 mai 2013

58 j'aime

20

Les Goonies
Sergent_Pepper
4

Les morveux et le trésor de Tout en Carton

Revoir les hits de sa jeunesse et les transmettre à la nouvelle génération avait jusqu’alors quelque chose d’émouvant. On retrouve son passé, et l’on se rend compte qu’il a quelque chose d’atemporel...

le 30 déc. 2014

56 j'aime

22

Les Goonies
Fosca
8

The Choco's Goolies

Hier encore je n'avais jamais vu les Goonies... Voilà, je vais vous laisser dix secondes pour télépathiquement me lyncher et ensuite on pourra reprendre...

le 19 janv. 2016

40 j'aime

8

Du même critique

Les Misérables
EricDebarnot
7

Lâcheté et mensonges

Ce commentaire n'a pas pour ambition de juger des qualités cinématographiques du film de Ladj Ly, qui sont loin d'être négligeables : même si l'on peut tiquer devant un certain goût pour le...

le 29 nov. 2019

205 j'aime

152

1917
EricDebarnot
5

Le travelling de Kapo (slight return), et autres considérations...

Il y a longtemps que les questions morales liées à la pratique de l'Art Cinématographique, chères à Bazin ou à Rivette, ont été passées par pertes et profits par l'industrie du divertissement qui...

le 15 janv. 2020

191 j'aime

115

Je veux juste en finir
EricDebarnot
9

Scènes de la Vie Familiale

Cette chronique est basée sur ma propre interprétation du film de Charlie Kaufman, il est recommandé de ne pas la lire avant d'avoir vu le film, pour laisser à votre imagination et votre logique la...

le 15 sept. 2020

190 j'aime

25