Il y a quelques temps, Romain Levy avait envie de faire une version française de 48 Heures. C’est devenu 36 Heures à Tuer, puis Les Gorilles réalisé par Tristan Aurouet, qui autrefois avait réalisé le génial Narco.
En lieu et place de Nick Nolte et Eddie Murphy, on a JoeyStarr et Manu Payet. Autant vous dire qu’on perd clairement au change, même si l’ancien rappeur est plutôt bon dans un rôle qui lui va comme un gant. Manu Payet est, à l’instar d’Alice Belaïdi, toujours aussi agaçant et menace constamment de rendre le film insupportable. Heureusement pour celui-ci, on y trouve quelques bonnes idées qui rendent le tout pas si antipathique, comme cette fausse chanson presque aussi drôle que celle de Radiostars (sans doute la touche Romain Levy), quelques seconds rôles habiles comme Arnaud Henriet que c’est toujours un plaisir de retrouver et le personnage de Gilles Lellouche, qui n’est jamais aussi drôle que lorsqu’il ne fait que de courtes apparitions, étant totalement incapable de tenir un film tout seul. Tristan Aurouet avait probablement envie de faire une comédie à l’américaine, au rythme tambour battant et aux scènes très musclées. Son Ride Along personnel est moins bon que le film de Tim Story, certes, à cause de son incapacité à filmer une scène d’action correcte, de son climax absolument lamentable et de ses bad guys abominablement nuls.
Les Gorilles a beau être un film fait de bonne humeur, c’est aussi une comédie de série qui manque cruellement d’ambition et qui n’a rien d’original ni de mieux qu’une autre du même genre. C’est dommage, cela rend le film totalement impersonnel. De la part du réalisateur de Narco, c’est dérangeant.