Les Grandes espérances par Moorhuhn
Découvert au cinéma, ce film m'a beaucoup plu. David Lean était pour moi avant ce film l'auteur du chef d'oeuvre Lawrence d'Arabie et du superbe Pont de la rivière Kwaï. Là il s'agit de l'adaptation d'un roman de Dickens qui s'avère être réussie, comportant un lot de qualités et notamment formelles. La photographie est magnifique, le Noir et Blanc très beau, profond, et les décors confèrent au film un aspect fantastique fort sympathique. Je pense notamment au début du film avec cette séquence du cimetière et ce qui se déroule juste avant la deuxième rencontre entre Pip et le bagnard évadé.
Le film entier baigne dans cette atmosphère étrange avec non seulement ce caractère presque onirique des décors mais aussi avec les rencontres du protagoniste principal, Pip. La rencontre avec la vieille femme inquiétante au début et celle avec Estella de qui il tombera amoureux. On ne sent jamais une atmosphère sereine dans ce film, tout semble flirter avec l'irréel, une odeur de manipulation plane aussi souvent dans l'air. A vrai dire l'intrigue présente pas mal de rebondissements, le film est très prenant, on ne voit pas le temps passer. Lean maîtrise le rythme à la perfection.
L'interprétation y est convaincante, John Mills est correct, la jolie Valerie Hobson rend une bonne copie également. A noter la présence du tout jeune Alec Guiness, ça faisait bizarre de le voir si jeunot.
Une réalisation de grande qualité, une ambiance très bien rendue, pas mal de bonnes idées de cinéma... Ce film, un des premiers de Lean, se révèle très bon.