Les Grandes Gueules est un excellent film d'aventure franco-italien, réalisé par Robert Enrico, coécrit par José Giovanni d'après son roman Le Haut-Fer sur une excellente musique composée par François de Roubaix qui met en scéne Monsieur André Bourvil qui joue Hector Valentin le patron d'une scierie dans les Vosges, qu'il vient d’hériter... et ou il a pour employés deux anciens détenus... Laurent (joué par Lino Ventura) et son ami Mick (joué par Jean-Claude Rolland)... ainsi que d'autres cas comme Jess Hahn qui joue le colosse Nénesse... Pierre Frag qui joue Fanfan le meilleur pote de ce dernier... Michel Constantin qui joue l’étrange Skida... l'excellent Paul Crauchet qui joue Pelissier un ancien trésorier parti avec la caisse qui va devenir le nouveau de la scierie... Marcel Pérès qui joue Jubo... Mais le nouveau patron de la scierie a aussi un concurrent un certain Therraz (joué par Nick Stephanini) un entrepreneur qui va lui mettre des bâtons dans les roues... Il y a une légende (stupide) actuelle qui dit que la France ne sait pas faire des films d’action et encore moins des westerns. Or, ici c’est bien une fable de l’Ouest que le réalisateur Robert Enrico et le scénariste et romancier José Giovanni nous livrent. Et d’un grand cru. Remplacez Monument Valley par le monde des scieries des Vosges avec le méchant qui contrôle toute la région. Dans les westerns traditionnels, c’est du bétail, ici c’est du bois et des parcelles de forêts. Mais voilà qu’arrivent les héros solitaires. Ce sont des ex-détenus. Ils vont aider les petits, les oppressés, mais auront aussi leurs intérêts personnels. Il y a d’autres dizaines de références au genre tout le long du film (le chapeau de Bourvil, sa carabine, les poses magnifiées de Ventura, la cigarette à la main et le regard fatigué, le train …)... Tout ceci est écrit par José Giovanni un ancien condamné à mort finalement gracié possède un réel don pour raconter les histoires et pour nous plonger dans un univers pessimiste mais réaliste. Plusieurs de ses romans ont été adaptés, notamment Le Trou (Becker), Le Deuxième Souffle (Melville), Classe tout risque (Sautet) et Dernier domicile connu (Giovanni). Ici, c’est son roman le Haut-fer qui est porté à l’écran par Robert Enrico... qui nous raconte un combat titanesque de David contre Goliath, du patron de petite entreprise contre de gros exploitants. Mais en parallèle à cette bataille, l’auteur traite de la morale et de la vengeance, de l’importance des traditions et des valeurs de ces artisans, mais aussi des préjugés sur les anciens détenus et de l’amitié... Enfin bref, Robert Enrico pour son troisieme long métrage signe un excellent faux western servi par des acteurs comme Bourvil (a contre emploi) et des grandes gueules comme Lino Ventura, Michel Constantin et Jess Hahn... et bien sur sans oublié la touche féminine aux personnes de Marie Dubois qui joue Jackie la femme du Bourg... Reine Courtois qui joue Yvonne Didier une veuve qui ne laisse pas indifférent Valentin (Bourvil)... et la craquante Hénia Suchar qui joue Christiane la petite amie de Mick... Un must du genre comme on en fait plus ou plutôt comme on ne sait plus en faire aujourd'hui... du vrai cinéma populaire intelligent et divertissant.