Le film démarre par une séquence dans laquelle un conducteur de chasse-neige découvre le corps d'une jeune femme assassinée. Nous sommes dans le haut-doubs, sur les hauteurs où siège une vieille ferme familiale, tenue de main de maître par Simone Signoret.C'est, incontestablement, l'atout majeur de ces "Granges brûlées": Simone Signoret campe, une fois de plus ("l'armée des ombres"), une femme de caractère, digne, droite, protectrice jusqu'au sacrifice. L'intrigue judiciaro-policière, ici, n'est qu'un prétexte pour faire se rencontrer cette dernière avec le juge, campé sobrement par Alain Delon.
Après "la veuve Couderc", le tandem Signoret/Delon se reconstitue. Les stars y sont excellentes d'ailleurs, même si leur affrontement prend trop de place et déséquilibre, in fine, le film.
Toutefois, on prend plaisir à suivre l'enquête du juge, un urbain, intrigué puis admiratif de ces fermiers sans le sou et dans des décors naturels surprenants. La qualité documentaire du film est à souligner ainsi que son intérêt pour décrire la déshérence du monde rural.
A noter enfin la première composition du jeune Jean-Michel Jarre pour le cinéma. Ses synthétiseurs se cognent au monde rugueux d'une société rurale à bout de souffle et soulignent la froideur de l'ensemble.