Alors dans une mauvaise passe, alignant les séries B de bas étage, Wes Craven va puiser dans ses cauchemars les plus fous (et dans un fait divers incroyable), donnant naissance à un des monstres les plus fascinant du cinéma et à une franchise extrêmement lucrative, relançant sa carrière par la même occasion et propulsant la New Line sur orbite. Baignant dans une atmosphère onirique et vaporeuse, "Les griffes de la nuit" dynamite le genre très codifié du slasher en vogue à l'époque, en l'inscrivant dans un monde fantastique proche du conte, redonnant tout son sens au tristement célèbre boogeyman (le monstre du placard chez nous), représenté ici comme un véritable grand méchant loup constamment plongé dans l'ombre, offrant des plans iconiques absolument magnifiques. Forcément daté à l'heure actuelle et parfois peu crédible (le final à la "Home alone"), cet opus fondateur conserve toute fois son efficacité et un pouvoir de fascination indéniable, rempli de moments cultes et traumatisants, parvenant même à brosser un portrait pertinent de la jeunesse, les ados étant dépeints ici comme des êtres incompris par le monde des adultes et surtout, comme les victimes collatéralles des péchés de leurs parents. Une pièce importante dans le vaste cinéma d'horreur et sans aucun doute la plus grande réussite de Wes Craven, bénéficiant également d'un très bon casting (on notera la présence d'un Johnny Depp tout jeunot) dominé par la présence cauchemardesque de Robert Englund.

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le 21 déc. 2012

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Gand-Alf

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