Revoir ce film m'a rappelé plein de souvenirs de mes soirées VHS dans les années 80. Réalisé en 1979, il n'était sorti qu'en 1982 en France, et à cette époque, il était rare de voir des films japonais en salles, la sortie vidéo a suivi en 1983, mais ce délai est sans doute dû à la sortie de Nimitz, retour vers l'enfer en 1980, qui abordait le même sujet et qui s'est peut-être inspiré des Guerriers de l'apocalypse.
Le voyage dans le temps et le paradoxe temporel avaient déjà tenté des producteurs hollywoodiens, même à la télé, je me souviens encore de cette incroyable série dont j'étais fan, Au coeur du temps (Time Tunnel) où des scientifiques étaient projetés au hasard dans des époques reculées et se posaient la question d'une intervention qui risquerait d'affecter la marche du temps et de l'Histoire. Dans Nimitz, retour vers l'enfer, ça sera aussi le cas, ça l'est aussi dans ce film japonais, mais leur questionnement dure moins longtemps et les soldats modernes avec leurs tanks, hélicoptères et bazookas décident de vite foncer dans le tas, sans aucune règle de stratégie. Ceci peut aussi s'expliquer par le fait que le décor du film est celui des guerres féodales que se livraient shogun et daimyo dans un Japon instable et où l'Histoire pouvait être modifiée avec moins de conséquences terribles que pendant la Seconde guerre mondiale comme on le voit dans Nimitz, retour vers l'enfer.
C'est une perle rare du ciné d'action, un film très peu connu, époustouflant, sauvage et barbare, où les batailles homériques rageuses et sanglantes entre des milliers de samouraïs et ce groupe de soldats nippons du 20ème siècle égarés dans ce Japon féodal par un caprice temporel, atteignent en effet un degré presque paroxystique rarement vu à l'écran. Ce face à face explosif par sa surenchère dans le violent, le mitraillage, le hachage tous azimuts et l'action kamikaze ne manque pas d'éclat, c'est du cinéma un peu à l'ancienne, de la même époque que ces films asiatiques de sabre genre la Rage du Tigre où l'on tue un paquet de figurants dans un délire indescriptible, bref c'est de la série B assez réjouissante qui a le mérite de divertir sans temps morts, malgré des acteurs qui jouent moyennement, quelques scènes un peu inutiles ou un côté un peu trop chargé ; seul Sonny Chiba, star des films d'action asiatiques de l'époque, livre une solide prestation. En tout cas, c'est une confrontation spectaculaire entre le passé et le présent.

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le 4 août 2020

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Ugly

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