Ishana Shyamalan, la fille de M. Night Shyamalan, signe ici son premier long métrage, adaptation du roman "The Watchers". Et la bougre tient clairement de son père, tant dans le mysticisme qu'elle est capable d'insuffler que dans l'ambiance qu'elle est capable d'instaurer.
Pourtant vraiment fatigué au début de ma séance VOST (et dieu sait que dans ces cas là j'ai souvent tendance à fermer les yeux), mon attention n'a pas dépérit de tout le film. Plusieurs raisons à ça : je suis friand de ce genre de fantastique/épouvante, friand du mystique à la sauce Shyamalan et il faut avouer qu'un soin certain se ressent tout le long du film. De la narration plutôt bien dosée, la réalisation singulière parfois/efficace bien souvent, le sound design impeccable qui nous fait devenir alerte dans cette forêt où guette le danger la nuit (sauf si on respecte certaines règles) : beaucoup d'ingrédients sont réunis pour nous maintenir en éveil tout en nous distillant un récit qui sort des sentiers battus.
Un détail de réalisation que je remarque d'entrée de jeu : dès les premières minutes, à part les personnages principaux/secondaires, tous les autres visages sont volontairement flous ou avec une focale volontairement absente. Je me suis dit qu'il y avait un sens à ce choix. Quel plaisir de constater la tournure originale que prend le récit vers un folklore fantastique peu exploité et qui fait sens avec ce détail et pas que (le parallèle avec Dakota Fanning en début de film avec ses perruques et ses personnages qu'elle aime incarner).
Bref : c'est sobre et à la fois avec un brin de personnalité, la force du film c'est surtout l'ambiance, son récit, son cadre. On glisse rapidement vers du bon et du goûtu fantastique, la patte du père se ressent fortement mais on ressent aussi une certaine forme d'émancipation. Qui sont ces Guetteurs ? Comment s'échapper de cette forêt ? Pourquoi faut-il respecter ces règles pour rester en vie ? Autant de questions qui trouveront des réponses, avec de surcroît un twist scénaristique bienvenu vers la fin du film.