Historiquement parfaitement au point, c'est un peu gêné que l'on se permet de critiquer ce film.
Le principal problème de ce film est selon moi que les cartons du début expliquent la première moitié et les cartons de fin, la deuxième. On se retrouve donc avec un film où les enjeux de mise en scène sont répétés par les deux bouts.
Qu'un carton nous dise : "de retour dans leurs familles, les harkis sont menacés" alors qu'un personnage meurt égorgé, et leurs familles ont fui vers la France dans les séquences précédentes est une manière de prendre son spectateur par la main de manière trop appuyée.
De même, le film s'arrête au moment où se joue quelque chose d'important : l'arrivée en France métropolitaine, dans les camps, pour des années. Cela aurait permis de matérialiser les allégeances impossibles dans lesquels se retrouvent les Harkis et leurs familles.
Le point de vue choisi pour représenter ces harkis : une section de terrain, loin de la capitale permet de développer un film qui s'inspire de la micro-histoire et de bien travailler la relation entre cadres/subalternes de l'armée, mais aussi la relation entre colonisateurs/colonisés.