L'histoire n'est pas morte
Les Héritiers montre que l’Histoire n’est pas morte.
Les Héritiers montre aussi que les jeunes de banlieue sont des jeunes comme les autres.
Les Héritiers montre également qu’une grande sagesse sommeille au plus profond de la jeunesse.
Créteil. Un lycée. Des élèves. Une enseignante. On dirait un remake d’Entre les murs mais pas du tout. Inspiré d’une histoire vrai, les Héritiers, c’est une classe de seconde (la plus mauvaise du lycée) qui va être inscrite à un concours national sur la résistance et la déportation.
On aurait pu penser que les Héritiers allaient être, comme d’habitude un film moralisateur et édulcoré. Mais non, les Héritiers, c’est bien plus que ça, c’est un film simple et profond qui nous fait vibrer au plus profond de nous-même. Ce qui réside dans la force de ce film, c’est d’associer à la fois la problématique de la banlieue, de cette « fracture sociale » à la problématique de la Seconde Guerre Mondiale, de la déportation, des camps de concentration, de la résistance.
Alors certes, ce film plonge l’essentiel de sa force dans cette double problématique, mais pas seulement. Une partie se cache dans le réel talent des comédiens. Dans cette interprétation incroyablement juvénile. Dans cette spontanéité des mots. Dans cette improvisation qui rend ce film totalement vivant et vraisemblable.
Mais finalement ce qui est plus remarquable, c’est cette émotion qui émane d’un côté, de l’autre. De ces lycées qui reprennent foi à la vie, de cette vie qu’on a ôtée à des gens, de cette brillance d’esprit, de la cruauté de ces monstres. Alors oui, on pleure devant les Héritiers. Mais c’est avant tout un film qui veut du bien, un film qui fait du bien, et un film qui nous rappelle que « Quiconque oublie l’histoire est condamné à la revivre. »