Les Hêtres Rouges sont le 4ème film d'une série de 8 où Holmes est campé par Georges Tréville, série qui constitue a priori la première tentative d'adaptation réelle de texte de Conan Doyle.
C'est à l'habitude un client qui vient lui rapporter une situation étrange qui pousse Holmes à enquêter. Cette amorce littéraire est bien difficile à adapter à l'heure du muet. Il faudrait sans doute plusieurs flash-backs - technique cinématographique par trop utilisé depuis son invention en 1901 (certains s'en émeuvent) - et pas mal d'intertitres, ce qui seraient sans doute très lourd.
Adrien Caillard prend un autre parti-pris :
- d'abord, il n'adapte pas strictement la nouvelle, mais s'en inspire et se donne une bonne marge de liberté qui lui offre plus de manœuvre sur son support.
- ensuite il utilise une autre structure : afin de ne pas déflorer l'intrigue, disons que le criminel va perpétrer une partie de son méfait sous nos yeux. C'est ensuite que le "client" de Holmes, une gouvernante embauchée dans la demeure du mécréant (comme dans la nouvelle originelle), inquiète de ce qui s'y passe, appelle Holmes qui pourra éviter l'accomplissement total et dramatique du crime.
Voici qui fluidifie le récit - plus que l'utilisation de flash-backs sans aucun doute - mais s'écarte du récit de Conan Doyle au grand désarroi du puriste holmesien.
Toujours difficile de juger du jeu d'acteurs muets, mais le "méchant" me semble être assez excessif et caricatural par rapport aux comédiens qui l'entourent. En dehors de ce bémol très subjectif, le tout semble globalement honnête.