Le reproche principal que je fais à ce film est au niveau du dessin, très beau certes mais parfois je me suis dit qu'il manquait un truc.
Ce que j'aime beaucoup, ce sont les voix. Des voix occidentales qu'on a l'habitude d'entendre, des voix qui tranchent avec le décor, qui enlève un petit peu de réalisme certes, mais qui m'ont permis à moi petit bourgeois blanc, de me rapprocher de cette réalité que je ne vois qu'à travers les caméras de BFMTV. Tous ont des voix relativement similaires à la mienne et celle de mon voisin. Vraiment, je trouve que ça permet d'entrer dans le film et de se prendre cette réalité dans la gueule : on est tous des hommes et dans d'autres pays, c'est la grosse merde.
Au niveau du scénario, ayant lu le livre je n'ai pas été hyper surpris mais j'ai beaucoup aimé la gestion de l'afflux de la tristesse pendant le film. Ils arrivent à faire ressentir une douleur, une souffrance croissante qui fait que l'on ne se retrouve pas à ne plus rien avoir à pleurer sur la fin. Je suis pas prêt de me remettre de cette séance.
Je reprends une phrase d'un ami qui est bien vraie et qui m'a donné envie de voir le film :
Les drames, a fortiori historiques, sont toujours dix fois plus dévastateurs quand ils sont présentés en films d'animation...ma théorie : Le dessin d'un homme qui souffre s'attaque à notre empathie fondamentale en tant que membre de l'espèce, empathie structurale qui nous a permis de survivre... Alors qu'un vrai visage, n'est jamais neutre... Et par conséquent s'adresse à notre empathie personnelle, intime et non fondamentale d'espèce...