Une histoire entre Corses.
Les "pinzuti" ne peuvent rien y comprendre. Aïe ! j'en suis justement un ...
On va quand même tenter de faire quelque chose.
Voici qu'un parrain de la mafia corse est abattu en région parisienne déclenchant une réaction en chaine. Justement, un certain Fantoni dit Fanto (joué par Michel Constantin) est dénoncé et emprisonné alors qu'il n'y est pour rien (enfin, peut-être, pour rien). A sa sortie de taule, il règle ses comptes jusqu'à ce qu'on lui règle le sien.
Le truc intéressant c'est le flic, un autre corse (joué par Marco Perrin) qui préfère ne pas se fatiguer. Il milite auprès du juge d'instruction pour libérer Fantoni. Mon esprit mal tourné me fait dire qu'il est dans une combine (corse) et qu'il est de mèche avec Fanto.
Mais non ! Simplement un truand corse (injustement accusé - n'est-ce pas un pléonasme ?) en taule, ça ne sert à rien. Par contre, le même truand lâché dans la nature pour y exercer sa vendetta, alors c'est de l'or en barre pour les flics. Il suffit alors de compter les maccabs des truands qui tombent tous seuls.
Côté casting, on a droit à la fine fleur des habituels seconds couteaux des films de bandits français.
Michel Constantin en truand sombre et un peu têtu, l'honneur de la famille en bandoulière, est tout-à-fait crédible. C'est le personnage central du film. Celui à qui on en a voulu et qui en veut à tout le monde.
Marcel Bozzuffi, excellent, en ami, à la vie à la mort, de Michel Constantin.
Et puis toute une série de malfaisants qui jouent très bien : Denis Manuel toujours smart, l'américain Henry Silva avec sa gueule de travers, très reconnaissable, Jean Luisi qu'on voit souvent chez Lautner ou Giovanni.
Et Nicole Calfan dans un rôle de la sœur de l'avocat de Fanto. Elle, comme toutes les femmes corses (là, je m'avance peut-être un peu) en a marre de toutes ces histoires de vendetta qui se terminent toujours par des veuves et des orphelins. Elle est le (seul) rayon de soleil du film.
"Les Hommes" est un film de Daniel Vigne qui s'est aussi fait connaître par "le retour de Martin Guerre" et surtout par un beau téléfilm "Fatou la Malienne".
C'est un film sombre, même noir, où on ne rigole pas, où l'amitié d'un jour ne signifie pas du tout l'amitié le lendemain. Le seul espoir possible pourrait venir des femmes mais elles n'ont pas la main.
C'est un film dense, bien interprété, bien réalisé dans de beaux décors de l'arrière pays Marseillais, des calanques ou du maquis corse.