Naturaliste et champêtre, cette évocation de la Libération, à l'échelle d'un canton de province, échappe à l'image récurrente, officielle, de l'occupant allemand livrant son dernier combat contre des résistants déterminés et organisés. Dans le village de Nanteuil, loin de l'effervescence parisienne, les Allemands sont vaincus et prêts à se rendre aux Américains .Non loins de là, un petit groupe de villageois s'apprête, armes au poing et la fleur au fusil, à jouer les libérateurs de la dernière heure. D'un coté, des soldats ennemis démobilisés, de l'autre, des français qui improvisent un insouciant banquet en attendant la possible attaque du soir.
Les auteurs du film, Jean Dewevert Jean-Charles Tacchella, réalise une comédie modestement satirique. Il ne s'agit pas tant de moquer le complaisant mythe de la France libérée par elle-même que de rétablir la vérité, notamment en montrant un ennemi à visage humain, meurtri dans sa chair, et devant composer avec des villageois qui n'ont rien de combattants. La campagne est belle sous le soleil de Nanteuil et pourtant l'affrontement, éludé par les auteurs,
aura lieu finalement,
vain et regrettable, entre deux adversaires qui n'avaient plus de raisons de se battre., deux adversaires ayant pourtant espéré, le temps d'une trêve, la fin des hostilités.